En 2012, Andy Stott avait épaté la galerie avec Luxury Problems, son troisième album suivi d’un autre de même niveau sorti en 2014, Faith In Strangers. La suite peut se résumer par un long plateau sur lequel le compositeur électro se trouve aujourd’hui, trois autres opus dont le dernier paraît officiellement le 16 avril 2021. À n’en point douter, l’artiste de Manchester jouit d’une réputation internationale dans son domaine, mais qu’a-t-il encore à dire au juste? Grosso modo, Never The Right Time est le prolongement normal de son esthétique, qui nous avait tant surpris une décennie plus tôt. Y trouve-t-on assez de réformettes pour se sustenter? Poser la question… La chanteuse Alison Skidmore, le prof de piano de son adolescence, y chante sporadiquement comme ce fut maintes fois le cas dans les productions précédentes. Grooves, textures, expériences chorales, instruments analogiques ou électriques filtrés (saxos, flûte, guitare, claviers) flottent sur un long fleuve tranquille… Sauf détails, tout ça a été fait auparavant, l’ensemble de la proposition s’avère globalement redondante. L’univers de ses arrangements ne connaît pas une expansion importante, ni côté ambient, ni côté rythmes (post dub, post dubstep, post bass music, etc.) , ni côté forme chanson, ni évocations post-punk. Le champ de l’évolution formelle d’Andy Stott, assurément autodidacte dans ses notions compositionnelles a donc été passablement labouré : harmonies simples de la pop culture, orchestrations limitées, mélodies pop de base, polyrythmie, etc. Il lui faudrait se pencher sérieusement sur une expansion lexicale, il lui faudrait approfondie ses connaissances compositionnelles afin d’initier nouvelles formes et découvrir de nouvelles clés texturales, afin de passer à une autre niveau et nous mener ailleurs à ses côtés.
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