L’autrice de ces lignes vient de faire une plongée en eaux profondes d’une semaine au cœur du shatta antillais, dont Maureen est certainement la protagoniste la plus active et inspirante des derniers mois (avec Kalash, disons). Depuis la sortie de son succès Tic en 2020, Maureen est de toute évidence une voix à surveiller. La Martiniquaise, qui enchaînait déjà les collaborations avec d’autres artistes antillais, vient toutefois de publier son premier microalbum, Bad Queen, une collection de six titres (dont un résultant du mixage de deux autres) qui vise à, et réussit, asseoir la réputation de la jeune maman comme reine incontestée d’un genre sulfureux, sexuellement suggestif, fait pour les clubs suintants et chanté en créole, merci beaucoup.
Sur six chansons, dont l’écoute donne incontestablement l’impression de se transformer en personnage dangereux et au top de sa game, même sur le chemin de la pharmacie pour aller chercher du papier de toilette, on doit tout de même noter une moyenne assez basse de succès confirmés : Kompet et Pum Fat. Que l’on se comprenne bien : l’ensemble est une boule d’énergie qui fait sans hésiter bouger les popotins. Mais tous les morceaux ne sont pas incendiaires comme Tic. Réjouissons-nous toutefois du foisonnement de ses collaborations disponibles sur les diverses plateformes du web. Bref, longue vie au shatta, au créole, à la création antillaise… Les Francos de Montréal, vous savez quoi faire.