L’album Can you see me, de la musicienne portugaise Maro, diplômée de la prestigieuse école de musique américaine Berklee, nous avait tapé à l’œil en 2022. C’était un des mes coups de cœur musicaux de cette année-là. Un mélange savant d’électronique, d’acoustique, chanté largement en anglais, mais avec un accent irrésistible.
Maro a beaucoup de cordes à son arc et à chaque album, on assiste à un renouveau. En 2023, elle a fait paraître Hortela, un disque méditatif totalement acoustique et chanté largement en portugais. Maintenant, voici Lifeline, un album majoritairement électronique, réalisé conjointement avec Nasaya, un Français originaire de l’île de la Réunion, également diplômé de Berklee à Boston.
Malgré les multiples effets électroniques, on entend des guitares acoustiques et de très jolies harmonies vocales entre les deux artistes. C’est un son électronique enveloppant et apaisant qui respire les tropiques et les paysages du sud. Ça me rappelle le vénérable musicien Wally Badarou, un vétéran des claviers, Français originaire du Bénin, qui savait donner une âme aux synthés comme personne.
Et il y a la voix de Maro, qui enveloppe, interpelle, berce, provoque, apaise, très majoritairement en anglais, mais avec des bouts de portugais. Personnellement, je serais favorable à plus de portugais. Je l’ai souvent dit: il est rare qu’un artiste non anglophone y gagne vraiment en adoptant la « langue universelle », mais la tentation de l’anglais est tellement forte.
Lifeline, c’est trente-deux minutes de très jolie musique, qui provoque chez moi une sensation de bien-être dans une partie de mon bas-ventre que je ne sais pas exactement localiser. De la musique qui apaise en ces moments troubles et compliqués.
Si vous lisez mes recensions les plus récentes, vous constaterez que je privilégie ces musiques en ce moment. Parce que nous en avons besoin.