La chanson titre en ouverture de cet album de Mannequin Pussy, I Got Heaven, pourrait bien être l’une des meilleures ouvertures d’album que j’ai entendues depuis un bon bout de temps. Il saigne, ce son punk rock lourd qui n’a pas peur de parler des conneries de l’église, de la politique et du dégoût de soi, poussé par le chant et les murmures prophétiques de Missy Dabrice. Les riffs sont lourds, la batterie et la basse plus épaisses qu’un ragoût au sirop, et l’album ne redevient jamais vraiment explosif, à part quelques moments de Sometimes et le punk hardcore de » OK ? OK ! OK ? OK ! », qui ressemble à une continuation d’un groupe comme Bad Brains.
Le reste de l’album a encore beaucoup de mordant et touche au shoegaze, au pop punk et à l’indie bruyant. Ça traite principalement des relations interpersonnelles, et bien que je souhaite plus de sons comme le morceau principal (je pourrais écouter cette chanson pendant des heures), il n’y a pas un seul saut sur l’ensemble de l’album. Grâce à ce mélange incroyable, Mannequin Pussy pourrait être un groupe de shoegaze poppy comme Alvvays ou osciller entre le punk pub rock genre Amyl et les Sniffers, mais il est rare d’avoir un album qui fait les deux incroyablement bien. C’est un album très agréable à écouter, irrésistible, qui impose des écoutes répétées.