Ils sont trois, ces ‘’arrivants’’ parfaitement montréalais et québécois : Hamin Honari aux percussions, Abdul-Wahab Kayyali au oud et Amichai Ben Shalev au bandonéon. Ensemble ils tissent une courtepointe finement brodée d’influences venues de leurs traditions musicales respectives, celles de l’Iran, du monde arabe, la Jordanie en particulier, et celle de l’Argentine. À l’occasion, deux autres compères se joignent à eux, Reza Abaee au gheychak (une vièle perse) et Pierre-Alexandre Maranda à la contrebasse.
Les mélodies évanescentes s’intriquent dans les improvisations et vice-versa, au fil de scénarios sonores qui s’épanouissent avec fluidité devant nous. Bien sûr, un certain exotisme moyen-oriental s’en dégage, mais l’apport du bandonéon argentin vient aimablement brouiller les cartes. De plus, les racines académiques solides de chaque musicien font en sorte qu’on évite de tomber dans des clichés prévisibles.
Je m’émerveille de plus en plus du pouvoir d’attraction de la métropole québécoise, qui attire des musiciens exilés de toutes les parties du globe, ou presque. Quelles richesses ces merveilleux arrivants nous apportent, livrées à la maison et droit au cœur!
Montréal, centre mondial en expansion d’une nouvelle fusion musicale entre traditions du monde, musiques anciennes populaires et savantes de tous les continents et musique nouvelle contemporaine? Cette série essentielle propulsée par Analekta, en partenariat avec le Centre des Musiciens du Monde, démontre que cela est certainement une réalité dont il faut tenir compte.