Album de l’année, meilleure vidéo, meilleure bande originale pour un média visuel, meilleure prestation, meilleure chanson de roots américain… Ah ouain ?! WTF is Jon Batiste, qui vient de rafler 5 statuettes aux Grammys ?
Des millions d’Amerloques se sont posé la question dimanche pendant que des millions d’autres leur répliquaient … ben oui réveille ! Autre facteur à considérer de ce côté de la frontière, le marché domestique américain n’est pas le marché international que plusieurs semblent encore imaginer aujourd’hui.
On peut aussi comprendre la suspicion d’une portion congrue de l’auditoire, les Grammys nous habituent à ce genre de surprises, souvent pour les mauvaises raisons. Les vainqueurs ont souvent été nommés par des votants déphasés, déconnectés du marché réel, sans pertinence, sans vision, blancs normatifs, on en passe.
Cette fois? Hum… beaucoup moins. On a quand même observé le gros effort pour honorer la diversité US. Et cet album quintuplement primé est bon. Très bon. Jon Batiste nous y sert de la soul R&B typiquement louisianaise, mais aussi de la soul classique top niveau. Ce groove méridional est mâtiné de gospel, traversé de hip-hop, à peine saupoudré d’électro, pulsé par des percussions créoles et par des élans de jazz-fanfare comme on sait la faire éclater à la Nouvelle-Orléans depuis un siècle et quart. Ces racines infusent chez Jon Batiste, excellent musicien, performer, leader d’orchestre, raffiné, fin mixeur de styles.
Alors profitons de ce feu d’artifice Jon Batiste pour vous en causer, un jour après la victoire, un an après sa sortie.