Le 24 octobre, Disques BG lance un triptyque d’albums célébrant la longue tradition d’innovation jazzistique de Montréal.
Dans le cadre du projet Montreal Jazz Series, l’étiquette a produit trois albums complets distincts de trois musiciens dont le travail, bien qu’apprécié à Montréal, est resté largement méconnu sur la scène internationale. En d’autres termes, ces trois albums servent à offrir des fleurs à ces vétérans du jazz et à célébrer leur longue carrière. L’un des trois musiciens en question est bien sûr le contrebassiste Jean Cyr, dont l’album Car tu existes est le deuxième volume de la série.
Car tu existes est, pour l’essentiel, un album « straight ahead » avec toute l’orchestration et les conventions formelles auxquelles on peut s’attendre. Le morceau d’ouverture, Type Top, est un changement de rythme dont la mélodie est jouée par une trompette et un sax ténor à une octave d’intervalle, accompagnés par un piano, une batterie et, bien sûr, une basse. Bien sûr, comme il s’agit d’une catégorie très large, le terme « straight ahead » laisse aussi la place à l’inclusion du hard bop, des valses de jazz, des ballades et du shuffle ; tous ces éléments sont utilisés par Cyr sur cet album. Certains moments s’éloignent des sonorités typiques du « straight ahead », comme Moni, qui est essentiellement un tango interprété par un quintette de jazz.
Les compositions ne sont pas particulièrement révolutionnaires, mais elles sont extrêmement bien exécutées et interprétées, sans parler de la qualité de l’enregistrement. En tant que tel, je ne trouverais pas ces enregistrements déplacés sur une liste de lecture présentant les be-boppers les plus prolifiques. Jean Cyr connaît sans conteste son métier et son instrument.