Rodrigo Sha, le beau bonhomme aux flûtes et saxes, et DJ Mam avec ses platines et ses déguisements fantasques, se sont installés un studio éphémère à proximité du splendide jardin botanique de Rio de Janeiro. Leur objectif : écrire et réaliser ce projet instrumental de musique tropicale, en symbiose avec la nature luxuriante de l’endroit. Il y a même de l’eau qui coule au milieu des arbres verdoyants et qui relie les dix plages de cet ouvrage plutôt sensuel, il faut l’avouer. Rien de très original, me direz-vous? C’est vrai qu’on en a soupé des musiques indigènes gonflées par des machines assourdissantes. Sans compter les doux tempos exotiques truffés d’excessifs bidouillages pour reprendre un mot cher à Alain Brunet. Heureusement, Sha, le principal soliste, et Mam avec sa boîte à coloriage et quelques chants d’oiseaux captés sur le vif, nos deux larrons maîtrisent bien l’ensemble. Tout est question de dosage et de goût. Certes, il y a le chanteur Lenine de Pernambuco et le grand Gilberto Gil de Bahia qui viennent prêter leurs voix dans un chant à la défense d’une peuplade amérindienne -les Guanaris- dont la survie, la culture et la langue sont aujourd’hui menacées; ce qui n’enlève guère le sommeil au gouvernement Bolsonaro.
20 ans après un premier disque à deux coïncidant avec la sortie de Tanto Tempo de Bebel Gilberto et Suba, un autre tandem d’artistes coloristes du Brésil revendique sa participation à l’élaboration d’un nouveau standard jazz lounge pour la bossa. Le résultat est là. Idéal pour aller de l’heure magique à l’heure bleue, Jazz Botânico est un must dans votre playlist d’été.