Née de mère sud-coréenne et de père juif américain, Michelle Zauner évolue très clairement dans la culture occidentale. Les éléments de son héritage asiatique sont pour le moins ténus sinon absents, même si le nom de son groupe en est un clin d’oeil humoristique à ses origines partiellement asiatiques. Ce qui n’est un irritant en soi : seul compte le résultat dans nos oreilles. De concert avec le batteur et chanteur Craig Hendrix, la résidante de Philadelphie offre une pop archi-référentielle, mélange sophistiqué de pop middle of the road des années 60 (Nashville et Los Angeles) pour ses fastes arrangements d’anches, cuivres et cordes, pour ses claviers électro-pop et new wave extirpés des années 80, pour les motifs de guitare rappelant les séances de studios californiens à la fin des années 70, pour cette synthèse intégrée de musiques anglo-américaines inscrites dans l’inconscient musical collectif. Voilà une pop de chambre typique de la mouvance des deux dernières décennies. Les accroches mélodiques sont là, les arrangements sont fins, les chansons sont rigoureusement construites, cet art est bel et bien maîtrisé. Les textes peuvent certes élever le tout, Michelle Zauner en écrit des bons, sans que l’on puisse conclure à de la haute littérature chansonnière. Même sur son flanc gauche, et c’est le cas qui nous occupe, la pop consiste essentiellement à intégrer des couleurs orchestrales connues de quiconque, Japanese Breakfast en est un exemple probant. Or, pour distinguer du lot et durer, la rigueur et la connaissance ne suffisent pas, on a beau s’extasier devant maîtrise des outils et matériaux de création mais on ne peut conclure à une œuvre d’exception si on ne peut en identifier un angle d’attaque absolument unique. Aussi savoureux soit-il d’entrée de jeu, le petit déjeuner japonais peut, en ce sens, nous laisser sur notre appétit.
Tout le contenu 360
Interview pop/americana/rock
Marathon | Bria Salmena, de FRIGS au groupe d’Orville Peck à un contrat d’enregistrement Sub Pop
Par Alain Brunet
Critique d'album folk/americana/Chanson francophone/soul/R&B 2024
Mon Doux Saigneur – Du soleil dans l’oeil
Par Sami Rixhon
Critique de concert hip-hop/latino/reggae/électronique
Mundial Montréal | La Sra. Tomasa, dame de fête !
Par Frédéric Cardin
Critique de concert latino
Mundial Montréal | Au buffet des Empanadas Ilegales… party !
Par Frédéric Cardin
Interview arabe/Moyen-Orient / Levant / Maghreb/Maghreb
Festival du monde arabe | Kamel Benani, explications d’un maître du malouf
Par Alain Brunet
Interview latino/cumbia
Mundial Montréal | Empanadas Ilegales : la cumbia est partout, aussi à Vancouver !
Par Alain Brunet
Interview latino/americana/folk
Mundial Montréal | De l’Argentine à la France, la folktronica organique d’ Aluminé Guerrero
Par Frédéric Cardin
Interview Chanson francophone/pop
Émile Proulx-Cloutier symphonique | L’Orchestre de l’Agora et Nicolas Ellis au rendez vous
Par Alain Brunet
Interview americana/Afrique/jazz
Mundial Montréal | Abdulaye Nderguet et Emmanuel Bex cherchent l’âme du blues et… trouvent le jazz, le funk, l’Afrique
Par Alain Brunet
Interview classique occidental/classique
Violons du Roy / Chapelle de Québec| Le Messie de Handel selon Bernard Labadie
Par Alain Brunet
Interview Musiques du Monde
Mundial Montréal | Eli Levinson nous présente TOUTE la programmation!
Par Alain Brunet
Critique de concert classique/Europe de l'Ouest/latino
Festival du monde arabe | Naseer Shamma ou la maturité atteinte d’un supravirtuose
Par Alain Brunet
Critique d'album americana/jazz 2024
Peggy Lee & Cole Schmidt – Forever Stories of: Moving Parties
Par Frédéric Cardin
Critique d'album Musiques du Monde 2024
Andrew Wells-Oberegger – Déjouer le glas
Par Frédéric Cardin
Critique d'album Musique contemporaine 2024
Alfredo Santa Ana – Before the World Sleeps
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2024