Aujourd’hui, la sortie d’un nouveau James Blake n’est plus un big event, quoiqu’il suscite encore un intérêt certain. On ne peut se résoudre encore d’éviter de partager son ressenti à cet égard, et voilà ce qui suit. Les premières années furent excitantes au possible pour James Blake et nous, ses fans de la première ligne. Le musicien anglais imposait une approche innovante de la soul électro, en plus d’être un mélodiste aguerri et raffiné. Au confluent des registres du ténor et du contre-ténor, sa voix soyeuse magnifie encore de solides accroches, d’élégantes surimpressions, des rimes aigres-douces. On en reconnaît les textures habituelles de ses claviers, assorties de nappes moins connues de ses sons proverbiaux, évocations de grandes orgues et autres orchestres à cordes. On se réjouit brièvement des invitations – SZA surtout, mais aussi JID, SwaVay, Monica Martin. On n’ose pas énumérer tous ces noms de coauteurs et de coproducteurs. Et puis… on ne s’étonne pas vraiment des ajouts ornementaux, de cette faste production. En bref, Friends That Break Your Heart est un album correct, bien senti, rigoureusement construit, efficacement conçu. Son créateur poursuit sa croisière et semble apprécier cette route vers l’extrême centre. Ben coudon.
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