Le troisième album des sœurs Lisa-Kaindé et Naomi Díaz, connues sous la bannière Ibeyi, est une nouvelle relance de ce tandem franco-cubain, très prisé des fans de world 2.0 depuis son apparition dans la pop internationale – en 2014. Dès leurs débuts, ces jumelles de talent, filles d’un percussionniste cubain de renom (feu Anga Diaz) se posaient au carrefour des traditions afro-cubaines profanes (surtout d’origine yoruba) ou sacrées (santeria), du trip-hop, de la soul-pop, de la synth-pop ou du downtempo, le tout exprimé prioritairement en anglais et saupoudré d’espagnol et de français. Les voix de ces dames n’ont cessé de se bonifier au fil des ans, les invités ne passent certes pas inaperçus – Jorja Smith (UK), Berwyn (Trinidad), Pa Salieu (UK, Gambie). Le beatmaking, gracieuseté du producteur britannique Richard Russell, grand patron du label XL, et les parties instrumentales (percussions, guitares, claviers) aspirent ici à un équilibre entre pop au goût du jour et ancrage réel dans la riche culture afro-cubaine, terreau essentiel pour toutes les musiques afro-latines dans les Amériques. En dix stations distinctes, Spell 31 enchaîne les évocations poétiques de l’amour, des liens, de la perte des êtres chers et autres épisodes de vie qui marquent les humains de toutes nations, races et cultures.
