Il y avait toujours eu un vase communiquant entre Hexvessel et la scène black métal scandinave, mais voilà que ces influences s’imposent pour de bon dans la musique du groupe finlandais. À ce titre, Polar Veil invite l’auditeur dans une aventure surprenamment glaciale et mélancolique.
L’amorce de l’album impose tout de suite un rythme beaucoup plus lent, dans lequel on peut reconnaître une forme de doom metal éthéré. La plupart du temps, on reste bien éloigné des tempi rapides auxquels le quatuor nous avait habitués. On laisse plutôt gronder des riffs tout en trémolo et en accords vaguement dissonants. Une chanson comme ‘A Cabin in Montana’ est d’ailleurs carrément truffée de progressions d’accords typiquement black métal. Par-dessus ces fondations, une voix mélancolique, mais réconfortante résonne avec ses traînées de délai et se mêle aux mélodies plus aiguës de la guitare. Alors qu’on associait plutôt la formation à une forme de folk rock entraînant et psychédélique, une bascule vers le langage du métal s’opère impunément ici. On peut parler d’évolution naturelle, mais il faut reconnaître que le Hexvessel d’aujourd’hui fait preuve de moins d’unicité dans une scène déjà habituée à de tels mélanges.
Dans le paysage sous-terrain actuel, il est clair que les versions black métallisée d’autres niches musicales font un tabac. On peut penser au folk maximaliste de Mount Eerie, au witchouse sombre d’Unison ou au post-rock de Godspeed You! Black Emperor sur ses récents albums. Choix musical ou marketing pour Hexvessel? Quoi qu’il en soit, cette direction saura plaire au bassin de métalleux qui suivaient déjà la formation de près.