Grails – Miracle Music

· par Stephan Boissonneault

Connus pour leurs tendances à brouiller les genres et leur ambition instrumentale, les Grails ont souvent franchi la ligne qui sépare la grandeur cinématographique de l’expérimentation psychédélique. Mais avec Miracle Music, ils trébuchent plutôt durement. J’avais vraiment envie d’aimer cet album, peut-être parce que j’adore Om, l’autre projet du cofondateur Emil Amos. Mais avec une durée de près de 45 minutes, Miracle Music ressemble moins à une œuvre cohérente qu’à un patchwork d’idées mal ficelées. Il y a quelques moments sympas, notamment les cuivres de Kelly Pratt, sur des morceaux comme « Primeval Lite I-III », mais il n’y a pas assez d’énergie pour des morceaux entiers. Ils tombent en quelque sorte dans l’oubli. « Earthly Life » semble également sans but, perdu dans des synthés brillants en cascade, des gazouillis d’oiseaux, des cordes minimales et un saxophone brûlant. Tout cela ressemble à de la musique d’ambiance, ce qui est peut-être le but recherché.

Le saut de genre, qui était autrefois une force, semble maintenant sans direction. Un moment, nous sommes dans une brume de drones ambiants, l’instant d’après, nous sommes entraînés dans un prog-rock trempé dans le fuzz ou dans des détours lounge glauques qui semblent plus ornementaux qu’essentiels.

Miracle Music est un disque lourd, tellement chargé de détours stylistiques et d’indulgences texturales qu’il commence à s’effondrer sous son propre poids. Il y a une dépendance excessive à l’égard de l’atmosphère et de l’ambiance qui mène rarement à une quelconque récompense. Les pistes se fondent les unes dans les autres, non pas dans un flux continu, mais d’une manière qui semble indistincte, comme une jam session qui ne trouve jamais sa forme. Ce qui est encore plus frustrant, c’est que Miracle Music confond quantité et qualité. Plutôt que d’affiner leurs idées sonores, les Grails semblent se contenter de tout jeter au mur en espérant que quelque chose colle.

S’il s’agissait d’un nouveau projet avec des membres inconnus, je ne serais pas aussi sévère, mais Grails existe depuis un certain temps, et je m’attendais donc à de la grandeur.

Tout le contenu 360

Festival Classica : Une ode à l’espoir avec Elvira Misbakhova

Festival Classica : Une ode à l’espoir avec Elvira Misbakhova

OSM | Du ciel à la Terre

OSM | Du ciel à la Terre

Festival des Saveurs | Aldo Guizmo fonce « Str8 Forward »

Festival des Saveurs | Aldo Guizmo fonce « Str8 Forward »

Backxwash – Only Dust Remains

Backxwash – Only Dust Remains

Deafhaven – Lonely People with Power

Deafhaven – Lonely People with Power

Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent

Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent

Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve

Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve

« Hiroshima, mon amour »: une soirée pour se rappeler

« Hiroshima, mon amour »: une soirée pour se rappeler

Molinari : l’intégrale des quatuors de Chostakovitch en trois programmes REPORTÉE

Molinari : l’intégrale des quatuors de Chostakovitch en trois programmes REPORTÉE

Walter Boudreau et Quasar autour de Chaleurs: l’interview mammouth!

Walter Boudreau et Quasar autour de Chaleurs: l’interview mammouth!

Ken Pomeroy – Cruel World

Ken Pomeroy – Cruel World

Piknic 2025 | Bellavie de MTL, house et afro-descendance

Piknic 2025 | Bellavie de MTL, house et afro-descendance

L’art du trait: l’euro vision de Klangkarussell à la SAT

L’art du trait: l’euro vision de Klangkarussell à la SAT

Festival des Saveurs | Du reggae à l’honneur pour la clôture

Festival des Saveurs | Du reggae à l’honneur pour la clôture

Centroamérica – un docu-fiction puissant sur la vérité et les liens à l’ère de la distance et du déni

Centroamérica – un docu-fiction puissant sur la vérité et les liens à l’ère de la distance et du déni

Lido Pimienta – La Belleza

Lido Pimienta – La Belleza

Tamir Barzilay – Phosphene Journal

Tamir Barzilay – Phosphene Journal

SMCQ | Le meilleur « concert au chandelles »

SMCQ | Le meilleur « concert au chandelles »

Men I Trust – Equus Caballus

Men I Trust – Equus Caballus

Grails – Miracle Music

Grails – Miracle Music

The Halluci Nation – Path of the Baby Face

The Halluci Nation – Path of the Baby Face

Un choeur de guitares lap steel et un ange pour conclure la saison de Innovations en concert

Un choeur de guitares lap steel et un ange pour conclure la saison de Innovations en concert

JazzRenyon | Plongée jazz dans l’Océan Indien

JazzRenyon | Plongée jazz dans l’Océan Indien

L’OSM et Abel Selaocoe : de ces soirées où l’on aimerait suspendre le temps

L’OSM et Abel Selaocoe : de ces soirées où l’on aimerait suspendre le temps

Inscrivez-vous à l'infolettre