Après la période roots et toute la déstabilisation politique des années 70, les rythmiques devinrent moins militantes, religieuses et moralisatrices, plus légères et divertissantes. La productrice Sonia Pottinger, déjà bien établie depuis la période rocksteady, s’est bien adaptée au nouveau son dancehall; en revisitant les instrumentaux classiques Studio One tels que Real Rock, Mr DC ou General, interprétés par les Revolutionaries et les Roots Radics, la dame a rapidement composé un catalogue imposant d’excellents titres de l’époque. Seul bémol de cette glorieuse compilation : 3 reprises plus vieilles de rythmiques Treasure Isle, dont la productrice a hérité après la mort de Duke Reid en 1975, accompagnées des Supersonics, mais additionnées de pioupious absolument insupportables. On s’en serait facilement passé et laissé ça à Studio One…
Une autre belle anthologie du label britannique, proposant 33 chansons dont 11 inédites (!), et 13 versions discomix (version vocale mixée à son instrumentale ou dub). Les chanteurs, pas les plus connus mais néanmoins réputés, Tony Tuff, avec Opressor, Round The World etLittle Miss Mary; Michael Palmer (Mr. Landlord) et Errol Scorcher (son grand succès Roach In The Corner) donnent le ton. Belle surprise, une obscure Don’t Ever Leave de Marcia Griffiths, accompagnée des Roots Radics, période Night Nurse, en version 12 pouces ! Quelques instrumentales y font belle figure : Bobby Ellis avec Stormy Weather et le classique Shank I Sheck, ainsi que Gladdy Anderson et Free Base. Les deejays, toujours très prisés depuis le début de la décennie, y sont représentés par Jah Thomas, Ranking Joe, Lee Van Cliff, Zara et Papa Ritchie.