Au départ, Dean Wareham n’a pas le profil-type de rocker sorti de la plèbe comme Bruce Springsteen ou Gerry Boulet. Il est diplômé de Harvard, lit des tas de romans qui inspirent certaines de ses chansons. Il adore Serge Gainsbourg.
That’s The Price Of Loving Me est sa troisième offrande en solo. Mais l’empreinte musicale de Dean Wareham remonte à la fin des années 80, avec le trio new-yorkais post punk atmosphérique Galaxie 500. Par la suite, il a été membre de Luna, groupe alternatif prisé par la critique américaine. Puis, il a formé le duo Dean & Britta, avec sa copine-épouse Britta Phillips. Et il a aussi commis des bandes sonores de films.
C’est une longue et riche carrière dont j’ignorais tout avant de m’attaquer à la critique de ce nouveau disque solo. Qui constitue une pépite d’indie-rock du 21è siècle.
D’abord et avant tout, That’s The Price Of Loving Me est imprégné par la voix légèrement éraillée et les nombreuses guitares que Wareham joue toutes en multipistes et qui tissent une toile riche. On est ici plutôt dans le mid-tempo et dans les balades que dans le rock speed, avec une batterie et des percussions assez tranquilles. Les guitares sont complétées par des claviers, qui vont du céleste au piano, ainsi qu’un violoncelle qui élève la musique vers des tonalités atmosphériques. Également, la basse et la voix fidèle de Britta Phillips.
Dean Wareham semble aimer faire des références aux musiciens ou aux écrivains qui le touchent. Il reprend donc Reich DerTräume, de la chanteuse allemande Nico, membre du Velvet Underground new-yorkais des années 60. La pièce Bourgeois Manqué s’inspire d’une phrase du romancier Thomas Mann, et le texte se termine par une une référence aux 40,000 morts à Gaza. Il a aussi déclaré que la ballade We Are Not Finished Yet, est une modulation à partir de la mélodie de La Noyée de Serge Gainsbourg.
Il a de la culture, ce Dean Wareham. Et un sens de la métaphore. Son disque précédent s’intitule I Have Nothing To Say To The Mayor of L.A (Je n’ai rien a dire au maire de Los Angeles), la ville qu’il habite depuis une dizaine d’années.
Mais ce n’est pas nécessaire d’apprécier cette culture pour aimer ce disque. La musique parle d’elle-même et est très chouette!