Le club de jazz montréalais Dièse Onze se métamorphose parfois en label discographique, ce qu’il fait ici avec ce nouvel opus du saxophoniste californien David Binney. Je dis saxophoniste, mais il est également claviériste et bidouilleur électronique, ce qui compte particulièrement dans cet album intitulé In The Arms Of Light, ou il se concentre sur ces derniers et aucunement sur le précédent. Aucun saxo, donc, seulement du clavier synthé, façon Brian Eno et Wendy Carlos fusionné dans une même matrice stylistique. Pour ceux qui ont entendu Binney lors de son concert au Festival Anti-Jazz Police de Montréal (lisez mon compte-rendu ICI), le choc sera violent. Rien à voir avec le groove mordant et les envolées free du saxophone qu’on a entendues au Ursa. In The Arms Of Light rappellera plutôt, pour les autres qui connaissent un peu mieux sa discographie, l’album Where Infinity Begins. Comme ce grand frère, In The Arms Of Light crée des ambiances vaporeuses agrémentées de quelques ponctuations de coloris ici et là. Néo-New Age? En tout cas, à la filiation avec les influences nommées plus haut s’ajoutent un tant soit peu d’autres sources comme David Lanz ou Tangerine Dream, mais dans une version totalement dépourvue du moindre écho de beat ou pulsation. Rien que du planant, du flottant en apesanteur.
