Deux mille vingt et un marque le centenaire de la mort du compositeur français Camille Saint-Saëns (1835-1921). À cette occasion, le label Harmonia Mundi propose une édition rematricée d’un enregistrement en direct, paru il y a dix ans, de deux pièces phares. François-Xavier Roth et l’ensemble Les Siècles sont aux commandes de la facture orchestrale, accompagnés par deux solistes de choix. D’abord, l’imposante Symphonie no 3 « avec orgue ». Malgré ce nom, l’orgue n’est pas omniprésent dans l’œuvre, ne faisant que deux apparitions senties dans le mélancolique Poco adagio et l’impérial Maestoso. Le timbre de l’orgue Cavaillé-Coll de l’Église Saint-Sulpice de Paris, avec l’organiste Daniel Roth à la console, confère un d’enrobage harmonique enveloppant et serein. L’album se conclut avec l’interprétation par Jean-François Heisser du Concerto pour piano no 4, deuxième plus joué du compositeur. Suivant la même idée d’écriture que la troisième symphonie, les quatre mouvements du concerto ne sont pas formellement séparés, comme le voudrait la forme classique, mais évoluent dans un jet d’écriture continue où le piano et l’orchestre s’imbriquent l’un dans l’autre, se répondent et se soutiennent, plutôt que de se faire compétition. L’enregistrement a été fait au moyen d’un piano Érard 1874 à l’Opéra Comique, avec une acoustique plus sèche. Jean-François Heisser fait montre d’une belle maîtrise de ligne et de phrasé aux différentes dynamiques, tout en faisant ressortir le son boisé des touches.
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