Depuis 2010, Chelsea Wolfe a sorti 7 albums studio, voici le 7e, on imagine qu’elle en jouera une part le 16 mars prochain au Club Soda. Le chantier de cet opus a commencé il y a 4 ans, période pendant laquelle la Californienne aurait cessé la consommation d’alcool et exploré poétiquement et/ou musicalement ses combats intérieurs ou ceux de ses proches.
Élevée dans le folk et le country, Chelsea Wolfe a atteint l’âge adulte à travers différentes formes d’expression extrême, du rock gothique au doom metal en passant par la darkwave, la dark ambient ou le trip hop, mais sans renier sa culture musicale originelle, aussi étrange cela puisse paraître. Cette mixtion de formes chansonnières du terroir américain et de musiques hard s’est avérée unique, cette femme a mis au point une esthétique très spéciale. Un modèle en soi.
Nous voilà à un stade de son parcours où l’électro prend le dessus sur les guitares néanmoins présentes. Le profil wiki de son récent album nous indique qu’elle aurait été influencée cette fois par Depeche Mode, Nine Inch Nails, Tricky, les Smashing Pumpkins, Björk, Madonna, Massive Attack, Low, Radiohead, TV on the Radio ou même Lhasa de Sela. Cette brochette de valeurs sûres n’a rien de conceptuel, et ce qu’en tire Chelsea Wolfe n’a rien d’une série d’évocations directes.
Elle atteint ici nouveau sommet avec l’inclusion de nouvelles textures de synthèse, et aussi en élargissant son spectre harmonique. Ne nous y méprenons pas, ça reste des formes chansons, avec des mélodies consonantes, des refrains, des ponts, de formidables jeux de tensions, un début, un développement, une conclusion. Donc malgré les nouveaux enrobages exploratoires, ce répertoire fait son chemin vers tous les fors intérieurs disponibles, lentement, sûrement.