Béla Fleck est un banjoïste hors-norme. Virtuose du bluegrass, il a aussi donné dans le jazz (entre autres avec Chick Corea) et le classique (avec un concerto pour banjo et orchestre symphonique, en 2013.) Il a toujours cherché des collaborations qui l’obligeaient à sortir de sa zone de confort.
Béla Fleck est un explorateur, un découvreur du banjo.
As We Speak en est l’illustration parfaite. Avec le contrebassiste Edgar Meyer et le percussionniste indien Zakir Hussain (aux tablas),il avait déjà collaboré . Ici s’ajoute Rakesh Chaurasia au bansuri, flûte de l’Inde du Nord.
C’est une conversation musicale fusionnelle, dans tous les sens du terme.
Parfois, vous entendez du raga, parfois du Bach, parfois du bluegrass, mais en fait, tout ça s’intercale, se mélange.
Ça pourrait un peu rappeler le groupe Oregon des meilleures années pour la fusion orient-occident.
Mais ces quatre musiciens ont leur propre énergie, elle est contagieuse. La grande douceur mélodique peut rapidement se transformer en ouragan de notes. Chacun écoute l’autre et tout le monde se suit, souvent dans un grande complexité mélodique et rythmique .
Mais pas une seconde d’ennui, juste du bonheur. Il n’y a plus d’Orient ni d’Occident. Il y a juste de la musique. De la fusion. Quatre artistes devenus un.