Depuis la parution de son single Figures fin 2016, la Torontoise d’origine colombienne s’est démarquée comme artiste multidisciplinaire engagée multipliant les collaborations de haut niveau (Calvin Harris, Sam Smith, 6lack, Eminem). Partie intégrante de cette nouvelle génération d’artistes issus d’un Brampton hip et sans complexe, Reyez nous livre avec éclat Before Love Came to Kill Us, un tout premier album après deux EP lauréats de nombreux prix et nominations prestigieuses.
Pop-soul lascive avec des soupçons de saveur latine et trap, sa musique se distingue par un R&B mature aux arrangements délicats. À l’image du titre de l’album, l’essence lyrique est teintée d’un thanatos récurrent, magnifié par une signature vocale rauque et nasillarde. Jessie Reyez a certes une prédilection pour les symptômes de l’amour périmé, mais elle aborde également avec panache des sujets d’actualité comme la douleur migratoire et l’émancipation au féminin.
Cet effort millimétré se déploie sur quatorze morceaux à la sensibilité épidermique qui, en plus de confirmer les rumeurs d’un charisme évident, révèlent la vulnérabilité conquérante de cette jeune musicienne à l’avenir brillant.