Après avoir gagné le prix Polaris l’an passé avec GOD HAS NOTHING TO DO WITH THIS LEAVE HIM OUT OF IT, Backxwash nous revient avec un deuxième album encore plus ambitieux, tant pour les sons que pour l’écriture mais également pour les choix des collaborateurs. I LIE HERE BURIED WITH MY RINGS AND MY DRESSES plante un décor sonore lugubre, inspiré du genre horrorcore, mélange de rap, de métal et de musique industrielle, et un décors visuel aux références occultes travaillé par sa partenaire artistique Mechant Vaporwave. L’artiste canadienne d’origine zambienne s’inspire autant des expérimentations de métal d’Imperial Triumphant, de musique industrielle de Nine Inch Nails que de la verve de Diamanda Galas ou encore du rappeur Kendrick Lamar. Revenant sur la période la plus sombre de sa dépression, Backxwash nous parle à cœur ouvert de ses émotions et pensées intimes qui ont grandi face à la douleur d’un passé colonial destructeur. Difficile de savoir si l’on peut s’en sortir vivant ou non puisque les hurlements au loin d’une banshee, messagère de l’Autre monde, nous annoncent la mort de quelqu’un dès le second morceau. Mais l’artiste avance coûte que coûte sur le chemin périlleux des neuf cercles de l’enfer. Sur le morceau titre de l’album, les cris inspirés du genre screamo de l’artiste et collaboratrice de longue date Ada Rook (Black Dresses) nous traversent de l’intérieur pour mieux expulser toute présence démoniaque. Gardant la même démarche artistique que sur son précédent album, Backxwash utilise divers enregistrements pour illustrer ses propos. Sur TERROR PACKETS, Backxwash reprend la réponse d’une entrevue d’une des grandes figures du Black feminism Angela Davis, militante, écrivaine et professeure de philosophie américaine. Sur 666 IN LUXAXA, l’artiste incorpore des chants zoulous traditionnels à des beats plus modernes, créant une nouvelle forme de rituel célébrant la sagesse des guérisseurs d’Afrique australe appelés sangoma. Sorti du nouveau repère à sorcières UglyHag Records, cet album risque de faire des ravages en salle et brûlera tout sur son passage pour faire renaître la spiritualité précoloniale de ses ancêtres.
La matière intégrale de l’album sera rendue publique dès le 20 juin.