On le constate et on l’apprécie avec la sortie récente de Medium Plaisir, sa conceptrice Ariane Roy fait partie de cette nouvelle frange d’autrices-compositrices-interprètes en Amérique francophone, parmi lesquelles elle se distingue dès l’aube de sa carrière. On la retient car le verbe qu’elle nous suggère ne dévoile pas les maladresses inhérentes à cette langue parlée prétendument littéraire, qui trahit trop souvent une méconnaissance de base. Sans maniérisme, donc, elle use d’un québécois de bon aloi. Elle sait exprimer les scènes d’une vie intime, les pensées d’une vie intérieure mais aussi d’une vie à l’extérieur de son corps. On la retient aussi car elle fait de la bonne zizique. Avec son complice Dominique Plante (coréalisation, claviers, guits, etc), elle s’applique à maîtriser et tisser ensemble les codes du psych folk, de l’électro-pop, de la new wave et de quelques autres, sans les transgresser. Elle chante juste et bien, sa poésie est clairement conçue et exposée. Bref, c’est tout bon, Ariane Roy, musicalement éduquée de toute évidence et entourée de musiciens compétents et connaisseurs – Warren Spicer, Vincent Gagnon, PE Beaudoin, Raphaël Laliberté-Gagné, Antoine Bourque, etc. La participation d’Odile Marmet-Rochefort et Lou-Adriane Cassidy aux chants ajoutent à ce pouvoir féminin plus que tangible dans Medium Plaisir, qui sera certes parmi les meilleurs albums kebs francos sortis en 2022. Plus qu’un medium plaisir, en somme.
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