Pays : Label : Genres et styles : jazz / jazz moderne Année :

André Leroux – Échanges Synaptiques

· par Vitta Morales

Le 24 octobre, Disques BG lance une trilogie d’albums célébrant la longue tradition d’innovation jazzistique de Montréal. Dans le cadre du projet Montreal Jazz Series, l’étiquette a produit trois albums distincts de trois musiciens dont le travail, bien qu’apprécié à Montréal, est resté méconnu sur la scène internationale. En d’autres termes, ces trois albums servent à offrir des fleurs à ces vétérans du jazz et à célébrer leur longue carrière. L’un des trois musiciens en question est bien sûr le saxophoniste André Leroux, dont l’album Échanges Synaptiques constitue le premier volume de la série.

Leroux interprète ici solidement les compositions de Wayne Shorter, Frédéric Alarie et John Hollenbeck, entre autres. Il fait également sa meilleure imitation de Coltrane sur le morceau d’ouverture, Night Has A Thousand Eyes. D’une manière générale (peut-être trop générale pour satisfaire les plus fervents amateurs de jazz), cet album est une exploration des nombreuses facettes du « jazz moderne ». Des airs de basse électrique et de Fender Rhodes comme Up and Up de Rémi-Jean Leblanc, aux moments de piano en sourdine et de percussions pointillistes de Last Minute de François Bourassa, cet album va dans de nombreuses directions au cours des soixante-six minutes qu’il dure. On y trouve aussi des moments d’harmonie quartale (à la McCoy Tyner), et des morceaux à tempo moyen avec un saxo soprano tourbillonnant. (Le morceau-titre correspond à cette dernière description et s’ouvre sur une belle introduction à la basse par Alarie et un grand solo de Leroux lui-même). Ne vous laissez pas tromper en pensant qu’il n’y a pas de moments de swing, cependant. André White a su créer un sentiment de méchanceté à de nombreux moments de l’album.

Comme les stations de radio se plaisaient à le dire il y a vingt ans, cet album contient de nombreux éléments des « années 80, 90 et maintenant ». Bien qu’il soit peut-être plus utile, dans le cas du jazz « moderne », de parler des « années 60, 70, 80, 90 et maintenant ». J’admets que ce n’est pas aussi accrocheur et qu’on a presque l’impression de tricher en citant quatre décennies de musique, mais c’est certainement plus juste pour résumer cet album plus que solide.

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