L’Amérique latine et toute la sphère hispanophone seront contents : la rappeuse Ana Tijoux fait paraître son premier album complet en dix ans.
Vida (La vie) est une création complexe, qui allie musique populaire et multiplicité d’influences, ainsi que swag, joie de vivre et réflexion politique féministe. Ana Tijoux célèbre à la fois la vie et la fin du monde. La dernière pièce s’intitule Fin del Mundo. Plutôt dansante.
Avec son producteur, le multi-instrumentiste chilien Andrés Celis, Ana Tijoux crée un hip-hop plein d’influences latino-américaines profondément original. Et ce n’est pas que du rap. Parfois, elle chante uniquement accompagnée d’un piano en écho ou de sons de nature.
Ana Tijoux est née en France, de parents exilés du Chili à cause de l’infâme dictature d’Augusto Pinochet. À partir de 1993, sa vie a été faite d’allers-retours entre la France et le Chili. Elle vit aujourd’hui à Barcelone, en Catalogne.
Mais toute sa carrière solo est indubitablement hispanophone et sud-américaine. Et politiquement engagée.
Entre son album précédent, Vengo, 2014 et Vida, elle a multiplié les singles en appui au mouvement social chilien contre les inégalités économiques entre 2019 et 2021.
Sur Vida, il est question de migration, de l’impact des dictatures, de l’avenir des femmes, de guerre, de pollution. Mais il est aussi question de bonheur, d’espoir et de rires.
À 46 ans, Ana Tijoux murit et gagne en profondeur. Et pourquoi pas s’engager, réfléchir, mais aussi avoir du plaisir à danser et à vivre… sa vida. À plein.
Vous ne comprenez pas l’espagnol? Vous allez apprécier quand même comme vous aimez l’espagnole Rosalia.