L’ensemble Amir Amiri est un collectif qui réunit la crème des musiciens persans établis à Montréal. Plusieurs d’entre eux rayonnent hors les frontières, dont Amiri qui est une sommité internationale de son instrument, le santur. Cela permet à la métropole québécoise d’être un phare qui attire beaucoup de voyageurs musicaux, parfois déracinés de leurs origines nationales (pour toutes sortes de raisons) et en quête d’un port d’attache accueillant pour eux-mêmes, leurs familles et leur art.
Bref, la scène musicale persane est très forte à Montréal, et cet album du maître du santur, Amir Amiri, avec ses collègues Reza Abaee au ghaychak, Omar Abu Afach à l’alto, Abdul-Wahab Kayyali au oud et Hamin Honari aux percussions (tombak, dayereh et daf) est magnifiquement porteur d’une beauté riche et millénaire, réalisée tout près de nous.
Les thèmes parlent de racines culturelles, de liens avec les ancêtres, d’amitiés nouvelles, de déracinement, etc., toutes matières inévitablement prégnantes dans la vie d’artistes exilés. Pour les avoir vus plus d’une fois en concert, je peux confirmer le très haut niveau technique et musical de tous les artistes présents dans cet ensemble. La musique ici créée (parfois originale, parfois basée sur des airs traditionnels) est raffinée, complexe et souvent envoûtante pour nos oreilles occidentales. Les mélomanes à la fois en musiques du monde traditionnelles/savantes et en musique classique occidentale seront particulièrement séduits par Echoes of Persia.
Une mention spéciale pour la magnifique couverture de l’album, signée par une artiste en arts visuels iranienne basée à Montréal également, Marjane Saidi. C’est la reproduction d’une œuvre intitulée Trésor dans le jardin, qui donne envie d’aller voir son portfolio.
Echoes of Persia est un témoignage positif sur la richesse humaine et culturelle que l’accueil de nouveaux arrivants offre au Québec, trésors qu’il peut ensuite redistribuer au monde entier avec fierté.