Du death metal expérimental d’une autre planète, mais tout de même enregistré live dans un studio vieille école. Voilà ce qu’Afterbirth propose avec In But Not Of, son troisième album. les astres semblent bien alignés pour cette unité new-yorkaise, réinventée il y a dix ans après des débuts modestes en 1993.
Dans In But Not Of, on apprécie l’expression du désir d’expérimentation qui fait rage dans la scène death metal moderne, un sous-genre musical où les possibilités techniques sont constamment repoussées.Toutefois, ce sont des vieux de la vieille qui sont derrière les amplificateurs et les percussions. Ce langage musical qu’ils ont fait le leur provient du milieu des années 1990, alors que les Suffocation, Internal Bleeding et Pyrexia de ce monde étaient en train de définir ce qui allait devenir le brutal death metal.
Joués en palm muting, les riffs pesants et syncopés abondent. Il en est de même pour la voix gutturale, inintelligible au point d’en oublier la provenance humaine. Le jeu de batterie est fort diversifié, angulaire, complexe, sans toutefois s’inscrire au concours de vitesse de la nouvelle garde du style. On y observe une verticalité où les effets de guitares assortis aux mélodies arpégées se superposent aux blast beats féroces.
Les morceaux évoluent de façon à dévoiler une variété de densités et d’idées musicales. Certaines des textures, d’ailleurs, font davantage penser à du post-rock qu’à du death metal. Il y a un côté progressif indéniable à cet album, dont la composition est fort ambitieuse et pas toujours agressive, non sans rappeler parfois le son feutré des classiques du prog. Inutile d’ajouter qu’un groupe en symbiose bonifie l’expérience de l’enregistrement studio et de son écoute subséquente.