Déjà au sommet de l’échiquier pop, le chanteur torontois connu sous le nom de The Weeknd présente son quatrième album studio After Hours, largement attendu depuis la sortie de son dernier EP, My Dear Melancholy, paru en 2018. L’artiste hip-hop de 30 ans, de son vrai nom Abel Makkonen Tesfaye, avait annoncé cet opus de 14 morceaux avec la sortie de trois monoplages en novembre dernier. Du même coup, il avait explicitement averti ses fans qu’il produirait une œuvre moins lumineuse qu’à son habitude. Dans cet enregistrement de près d’une l’heure, le Canadien conjugue des thèmes sombres comme la rupture, l’abus de drogue et la mort, à des partitions oscillant entre hip-hop et synth-pop.
Produit en collaboration avec 13 différents réalisateurs, After Hours trônera assurément en tête du Billboard plusieurs semaines. Il ne fait aucun doute que Makkonen Tesfaye maîtrise l’art de la pop. Il livre ici un projet extrêmement léché, sans grande faille apparente. D’ailleurs, c’est peut-être là que réside la plus grande faiblesse de l’album. Les textes de The Weeknd sont presque exclusivement au premier degré, donc assez unidimensionnels, et ne s’aventurent pour ainsi dire jamais en terrain inconnu. De plus, son actualisation de la synth-pop s’apparente davantage au recyclage, il en découle une impression de déjà-vu qui se maintient tout au long d’After Hours.
Malgré cela, le détenteur de trois Grammies démontre une belle progression, grâce à une ligne dramatique définie et un style qui se raffine de projet en projet. Il présente à coeur ouvert sa vision hédoniste du monde, notamment sur les désabusées Escape from LA et Heartless, où il fait allusion à ses relations hyper-médiatisées avec la chanteuse Selena Gomez et la mannequin Bella Hadid.