L’auteur-compositeur américain Mark Kozelek, mieux connu en tant que fondateur du groupe Red House Painters et leader de la formation Sun Kil Moon, est de retour avec sa voix gutturale et ses textes impressionnistes empreints d’une certaine misanthropie mélancolique. Cette fois-ci, il est accompagné des musiciens Ben Boye et Jim White (batteur de la formation Dirty Three) avec qui il avait déjà collaboré en 2017 sur un album majoritairement improvisé. Le trio nous propose ici de longues pièces langoureuses qui font souvent plus d’une dizaine de minutes, aux arrangements délicats mêlant piano, guitare et percussions, permettant à la voix de Kozelek de rayonner à l’avant-plan. Les textes du chanteur sont toujours aussi personnels et littéraires, faisant référence à la culture populaire (de Justin Timberlake à Marlon Brando en passant par Tupac et Jack Kerouac) et aux détails banals et universels du quotidien. Un album qui n’est pas sans rappeler la poésie du mouvement beat, alors que Kozelek livre ses longs textes (parfois un peu décousus) à mi-chemin entre le chant et le spoken word.
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