Bombino arrive au Québec pour donner deux concerts, l’un au Festival d’été de Québec le 14 juillet et l’autre au Festival Nuits d’Afrique à Montréal, le 16 juillet. Deux concerts gratuits à ne pas manquer que vous soyez à l’un ou l’autre de ces événements urbains. Bombino a été le tout premier musicien du Niger à recevoir une nomination aux prix Grammys en 2019. Il a aussi été produit par Dan Auerbach (The Black Keys), nommé ‘’Le Sultan du Shred’’ par le New York Times, et a été le sujet d’un documentaire de Ron Wyman Agadez, the Music and the Rebellion, en 2010. Je vous propose cette rencontre avec un homme d’une touchante humilité, et sincérité, habité par la musique et par l’esprit du désert, avec lequel il véhicule une rare chaleur humaine, faite d’accueil et d’ouverture.

DÉTAILS DU CONCERT (GRATUIT) DE BOMBINO AU FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC, LE 14 JUILLET À 21H

DÉTAILS DU CONCERT (GRATUIT) DE BOMBINO AU FESTIVAL INTERNATIONAL NUITS D’AFRIQUE, LE 16 JUILLET À 21H30

Parmi les monarques du reggae-dancehall, la Trinidadienne Queen Omega a chanté partout dans le monde les valeurs rastafariennes de l’amour universel et de l’opposition à toute formes d’oppression, notamment celle des femmes et des peuples colonisés. La chanteuse et chef de file a effectué un grand retour en 2023 avec l’album Freedom Legacy. Son magnétisme sur scène et la puissance de sa voix la maintiennent aujourd’hui au faîte du reggae/dancehall et de ses riddims si diversifiés, new roots, new soul, afrobeat et plus encore. Puisqu’elle se produit samedi 13 juillet au MTelus avec Royal Souls et Entourloup, PAN M 360 a invité Queen Omega à tenir une chaleureuse conversation avec notre collaboratrice Sandra Gasana.

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Considérée comme la digne héritière de Césaria Évora, la chanteuse capverdienne Lucibela porte le répertoire de son île natale de São Nicolau aux quatre coins du monde. Les rythmes chaleureux aux accents métissés et les thématiques profondément humaines qui caractérisent les chants traditionnels de son pays souffleront sur les côtes charlevoisiennes de Saint-Irénée dans le cadre du Festival international du Domaine Forget. Nous avons pu correspondre avec Lucibela quelques jours avant ce concert qui aura lieu le samedi 13 juillet. Entretien.

PAN M 360 : Bonjour Lucibela. Merci de nous accorder un peu de temps. On peut dire que vous ne chômez pas depuis votre arrivée au Canada! Vous avez performé récemment au FestiVoix de Trois-Rivières et vous avez d’autres concerts prévus à Montréal et Ottawa avant votre concert du 13 juillet au Festival international du Domaine Forget à Saint-Irénée. Comment se passe votre séjour jusqu’à présent?

Lucibela : Mon séjour a été très agréable et la musique du Cap-Vert a été très bien accueillie par le public canadien. J’aime voir comment les gens accueillent notre tradition à bras ouverts, tandis que d’autres, qui connaissaient déjà notre musique grâce à notre Cise [Césaria Évora], sont heureux de la réentendre. C’est ma deuxième tournée au Canada et la bonne hospitalité du peuple canadien m’avait manqué. La première a eu lieu en 2019 et nous devions revenir en 2020, avec environ 22 concerts, qui ont malheureusement été annulés en raison de la pandémie de COVID 19. Heureusement, quatre ans plus tard, nous avons finalement pu revenir et poursuivre ce que nous avons commencé, c’est-à-dire apporter un peu du Cap-Vert, de notre musique, au public canadien. 

PAN M 360 : Pouvez-vous nous parler un peu du programme que vous allez interpréter lors du festival.

Lucibela : Certainement. Je vais présenter des extraits de mon deuxième album intitulé Amdjer (Femme) sans oublier les chansons de mon premier album, Laço Umbilical (Cordon ombilical), que le grand public aime entendre. Un répertoire de mornas et de coladeiras qui dépeignent la vie quotidienne des Capverdiens et nous transportent au Cap-Vert. C’est une musique à écouter, à ressentir et à danser, accompagnée par des musiciens qui ont cette tradition dans le sang et qui portent cet amour pour notre musique. 

Deux d’entre eux ont accompagné notre Cise à travers le monde et j’ai eu la chance de les avoir avec moi au début de mon parcours. Toy Vieira (guitare à sept cordes) est un multi-instrumentiste, compositeur et producteur de musique. Il a produit mes deux albums et est également mon directeur musical. Il y a aussi Zé António (cavaquinho), qui est l’un des meilleurs joueurs du cavaquinho traditionnel du Cap-Vert.

Les autres musiciens n’ont pas joué avec Cise mais ils ont aussi un lien fort avec la musique traditionnelle capverdienne et sans eux je n’aurais pas ce merveilleux groupe qui m’accompagne et me donne de la force. 

Nir Paris (batterie), issu d’une famille de musiciens bien connue au Cap-Vert, est un prodige de notre musique traditionnelle. Finalement, César Lima (guitare), est un très respecté pour son travail et qui accompagne de grands artistes au Cap-Vert.

PAN M 360 : Parmi les genres musicaux que vous portez et faites connaître à l’étranger, on retrouve entre autres la mornaet la coladeira. Quelle est l’histoire de ces genres et quelles sont leurs spécificités stylistiques?

Lucibela : Le Cap-Vert est riche en rythmes, mais j’ai surtout chanté des mornas et des coladeiras. J’ai également enregistré des mazurkas, des boléros et quelques coladeiras qui respirent la samba. La morna est l’un des genres les plus anciens du Cap-Vert et fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. En fait, personne ne sait qui de la morna ou du fado est apparu en premier. C’est un genre musical au tempo plus lent qui évoque principalement l’amour et les histoires de la vie quotidienne.

La coladeira dépeint également ces histoires, mais c’est un genre plus dansant et plus joyeux. Elle raconte souvent des faits amusants sur la vie des Capverdiens. On dit d’ailleurs que chaque morna, lorsqu’elle est jouée à un tempo plus rapide, devient une coladeira

PAN M 360 : Quelle influence Césaria Évora a-t-elle eu sur votre parcours professionnel et votre identité en tant qu’artiste?

Lucibela : Césaria Évora, comme chacun le sait, a ouvert les portes du monde à notre musique et a été extrêmement bien accueillie. Il est clair que nous, en tant qu’artistes de musique traditionnelle, en avons bénéficié. Lorsque nous parlons du Cap-Vert, nous parlons inévitablement de Césaria Évora. Ce lien est indissociable, elle sera toujours l’une des plus grandes références de notre musique et de notre culture. Je veux continuer à faire connaître notre tradition au monde entier et le faire avec mon cœur. Parce que c’est ce que j’aime faire. Alors oui, bien sûr, elle a aussi contribué à l’expansion de ma carrière. 

J’ai commencé à chanter de la musique brésilienne à l’âge de 7 ou 8 ans, parce que la musique brésilienne était très présente à la radio au Cap-Vert. Mais, j’avais aussi l’habitude d’écouter ma mère fredonner des mornas pendant qu’elle faisait le ménage. En grandissant, je me suis intéressée à la musique traditionnelle et j’écoutais déjà Césaria Évora, ainsi que Bana et Ildo Lobo. Ce sont d’excellentes références pour la morna. Petit à petit, j’ai commencé à écouter de la musique traditionnelle et quand j’ai commencé à faire des soirées capverdiennes dans les bars, vers 18 ans, j’ai commencé à les écouter encore plus. Eux et Césaria sont aujourd’hui mes références en matière de morna et de coladeira.

PAN M 360 : Les thématiques que l’on retrouve sur vos deux albums traitent à la fois de l’attachement au Cap-Vert, de la nostalgie, de l’exil, mais aussi de l’amour et des femmes. Pourquoi ces thématiques sont-elles importantes pour vous et quels messages voulez-vous porter à travers celles-ci?

Lucibela : J’ai toujours écouté des chansons d’amour et elles m’ont toujours touchée. J’aime l’idée de « chanter » l’amour, un thème universel que tout le monde comprend et de « chanter » nos histoires. Lorsque je choisis des chansons pour mes albums, j’aime penser que je chante la tradition d’un peuple et je choisis donc des chansons qui reflètent cette tradition. Les femmes sont les piliers de notre société et méritent d’être traitées avec plus de respect. C’est d’ailleurs pour cette raison que je leur rends hommage sur mon deuxième album. J’aime raconter l’histoire des mères capverdiennes, dont la plupart sont obligées d’élever et de soutenir leurs enfants seules, comme l’a fait la mienne. Elles se battent, et même si elles traversent de nombreuses difficultés, elles parviennent à donner un avenir à leurs enfants. J’aime à penser que les chansons dépeignent vraiment ce que nous sommes, qu’elles racontent les choses telles qu’elles sont. Mais il n’y a pas que des histoires tristes, il y a aussi beaucoup de chansons humoristiques qui, d’une manière amusante, nous donnent toujours une leçon de vie.

PAN M 360 : Si vous aviez à choisir une chanson parmi votre répertoire ou le répertoire de la musique capverdienne, laquelle selon vous est la plus emblématique et représentative de l’archipel et pourquoi?

Lucibela : La chanson la plus connue du Cap-Vert est sans aucun doute « Sodade », interprétée par Cise. C’est une chanson qui représente le peuple nostalgique que nous sommes. Les Capverdiens sont un peuple qui émigre beaucoup et le mot saudade [nostalgie] est toujours sur nos lèvres. Nous sommes sans aucun doute très attachés à notre culture, à notre nourriture et à notre peuple. 

En fait, j’ai beaucoup de chansons favoritese. Mais si vous me demandiez d’en chanter une seul, je pense que je chanterais « Mi e Dod na Bo Cabo Verde », ce qui signifie « Je suis fou de toi Cap Vert ».

PAN M 360 : Quels sont vos prochains projets musicaux? Y a-t-il un nouvel album de prévu, de nouvelles chansons?

Lucibela : Oui, j’ai un nouvel album qui sortira à la fin du mois d’octobre, avec des chansons inédites de compositeurs capverdiens connus et aussi d’anciennes chansons sous une nouvelle forme, un peu dans la lignée des précédentes. Il y aura également une chanson de mon cru.

Le concert de lancement de ce disque est prévu en novembre en France. 

Je fais également partie du projet Césaria Évora Orchestra et nous donnerons des concerts au Maroc, en France, en Pologne et au Luxembourg dans les mois à venir.

BRISES DU CAP-VERT

Musiques traditionnelles capverdiennes

Lucibela, voix
Toy Vieira, guitare
Dany Fonseca, basse
Zé Antonio, cavaquinho
Nir, batterie et percussions

Samedi, 13 juillet 2024 à 16 h

Pour infos et billets, c’est ICI

crédits photo: Alex Tome

La SAT (Société des arts technologiques) et EAF (Electronic Assault Front) convergent vers cette nouvelle série de concerts dont l’objet est de « présenter des artistes aux pratiques et aux sons divergents, disjonctés, mais surtout novateurs ». La programmation d’EAF est ambitieuse et  » promet des découvertes de qualité et des expériences mémorables, aux propositions inusitées et stimulantes. » Pour le premier programme, SAT X EAF accueillent ce vendredi 12 juillet l’Italien Heith, tête d’affiche de la soirée incluant les performances d’Orchestroll et d’Audréanne Filion pour un spectacle AV. Hakeem Lapointe assure la direction artistique du concept et en cause avec Alain Brunet pour PAN M 360.

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Queenie, qui s’est illustrée récemment au spectacle montréalais de la Fête Nationale le 24 juin dernier, vient de lancer Feels Good, deuxième extrait de son album à paraître au début 2025, sous étiquette Juliette Records.  Native de Montréal, élevée à Miami et de retour à Montréal, l’autrice, compositrice et chanteuse de puissance, a été profondément influencée par la musique pop américaine des années 90. Feels Good se veut « un mantra positif destiné à jouer en boucle dans nos têtes et ainsi nous faire oublier nos soucis quotidiens! » L’enregistrement est assorti d’un clip réalisé par Alexia Roc mettant en vedette les danseuses Stéphanie Hébert et Solène Filion Danis, qui se trouvent aux côtés de la chanteuse visiblement épanouie. Pour la rubrique Présente ta chanson de PAN M 360, Queenie nous explique Feels Good.

crédit photo:  Éléonore Delvaux-Beaudoin

En wolof Def, Mama Def ou Defmaa maadef signifie « karma », « donnant-donnant », ajoutons la prise de pouvoir des femmes Sénégalaises. On les décrit comme « des lionnes qui ne lâchent rien et ouvrent la voie  » Def Mama Def est aussi un jeu de mots construits avec les prénoms des protagonistes, soit Defa, la chanteuse, et Mamy Victory, la rappeuse. Ce tandem hip-hop est le vecteur d’une parole féministe assumée et d’autant plus affirmée. Pour PAN M 360, Sandra Gasana vous propose cette interview avec Def Mama Def!

Jeudi 11 juillet, 21h, Le Ministère. INFOS ET BILLETS ICI

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Alberto Salgado évolue dans le monde musical brésilien depuis un quart de siècle. Mais il s’est particulièrement affirmé depuis une décennie, produisant deux albums solos (et bientôt un troisième), dont Cabaça d’Agua qui a remporté le prix du meilleur album aux Prix de la musique brésilienne en 2017. 

Il se produira aux Nuits d’Afriques le 11 juillet à 20 heures au Balattou. Michel Labrecque l’a interviewé dans sa langue maternelle, le portugais, pour mieux comprendre sa démarche. 

Alberto Salgado a grandi et habite à Brasilia, la capitale du Brésil située dans les plaines agricoles au beau milieu de cet immense pays. Il est entré dans l’univers musical à travers la capoeira, cet art martial brésilien qui marie l’art au combat. Enfant, il apprend le berimbau et les percussions et le cavaquinho (petite guitare à quatre cordes). Il traverse ensuite une période rap, puis se met à apprendre sérieusement la guitare classique et acoustique. « En mélangeant tout cela j’ai créé mon style et je me suis rendu compte que les gens appréciaient, ce qui m’a poussé à faire des albums solos », explique-t-il depuis Vancouver en visio-conférence avec son très large sourire. En 2014, Além do Quintal paraît. « C’était un catalogue de mon offre musicale. Puis, trois ans plus tard, Cabaça d’Agua, « beaucoup mieux circonscrit », de l’avis d’Alberto Salgado.

Comment décrit-il sa musique ? Nous convenons tous les deux que l’expression MBP (Musica Popular Brasileira) est trop générique. « Moi, je dirais que je fais de la musique percussive brésilienne », s’exclame-t-il en riant. Il est vrai que même sa guitare est percussive, rappelant parfois le Lenine des débuts. « J’ai beaucoup d’influences africaines, les rythmes sont hyper-importants pour moi ». Reste que la guitare est l’instrument prédominant, on y entend des influences de forró, de samba et d’ijexa, entre autres. Il y a tellement de genres brésiliens différents. « Au Brésil, on a compté trois-cent-trente-sept rythmes différents. Aux Etats-Unis, il y en a autour de trente. »

S’ajoute à ce cocktail des influences plus électroniques et synthétiques, assez discrètes mais qui ajoutent de la contemporanéité. Et bien sûr, la voix chaude d’Alberto. « C’est aussi de la musique chaude, il est important de le dire », ajoute Salgado. « Plusieurs de mes chansons abordent des thèmes sociaux, notamment les absurdes inégalités de mon pays, des gens à qui personne ne donne une voix, mais je parle aussi de joie et d’amour. »
Sa troisième offrande, Tutorial de Ebo, devrait paraître dans les prochains mois. Le public du Balattou pourra entendre cinq nouvelles chansons. « L’Ebo, c’est une des religions issue des rituels africains, tout comme le candomblé », indique Alberto. « Cet album sera certainement mon disque le plus percussif et le plus dansant. » Alberto Salgado sera entouré de trois musiciens, « tous des virtuoses », indique-t-il. Nous aurons droit à un mélange des trois opus. Ça devrait chauffer, mais dans la subtilité. C’est son premier séjour au Canada. Il a bien hâte de connaître Montréal. 

De cet entretien, se dégage une authenticité du personnage d’Alberto Salgado. À suivre au Balattou. 

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Truck Violence est un groupe à l’agenda énigmatique mais emphatique. À la fois agressif et sombre, enragé et en deuil, l’essoufflement de Truck Violence peut se résumer à une série de dualités captivantes. Le désir inhérent à l’être humain de se souvenir est contrebalancé par le besoin inné de se rétracter et de mourir lorsque la lumière du soleil vous touche.

En discutant avec Karsyn Henderson, le chanteur, hurleur et poète du groupe, on a une idée des entrailles tumultueuses qui sont si fièrement éviscérées sur Violence, leur premier album. Après tant de changements – un incendie catastrophique à la maison, des changements au sein du groupe et une table rase du catalogue précédent, pour n’en citer que quelques-uns – nous comprenons qu’il s’agit d’une ère de transition brutale et globale, à la fois pour le groupe et pour la personne qui en est à l’origine. Comme si l’on mettait le feu à toute la forêt dans l’espoir d’accueillir de nouvelles pousses, nous voyons maintenant les fondations mêmes de Truck Violence mises à nu.

Éloquent mais direct, les empreintes sanglantes d’Henderson sont omniprésentes dans les thèmes et les styles sonores de l’album, une ode et une malédiction à ses racines de la petite ville d’Alberta et à tous les dommages qu’elles lui ont causés. Bien plus qu’une collection de morceaux hardcore, sludgy et folkloriques, Violence est une exploration auditive du traumatisme, de la mémoire et de la fuite de la maison, pour finalement se retrouver là où l’on a commencé.

PAN M 360 : Tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour tout le battage médiatique autour de Violence. Comment s’est ressentie l’énergie autour du projet à l’approche de la date de sortie ?

Karsyn Henderson : Je suis un peu recluse, donc je suis un peu à l’abri de tout ça. J’ai toujours beaucoup d’appréhension lorsqu’il s’agit de sortir des choses. Je ne suis donc jamais très enthousiaste. Je pars toujours du principe qu’il n’aura pas beaucoup de succès. Je pense qu’en tant qu’artiste, tant qu’on n’a pas atteint un certain niveau de succès – et le succès, en soi, est une chose horriblement malléable – il est difficile d’avoir l’impression que quelque chose va bien se passer.

Et puis, on se retrouve plongé dans ce combat : « Qu’est-ce qui va bien ? » et « Est-ce que j’ai déjà bien travaillé, et je ne le vois pas ? ». Je ne sais pas, peut-être que certaines personnes pensent que nous avons bien travaillé. On ne sait jamais, je suppose. Les attentes sont toujours, comme je l’ai dit, une chose horriblement malléable. Je jette juste mes mains en l’air comme un sac dans les vents capricieux. Et où que j’aille, je suppose que j’irai là.

PAN M 360 : Il y a eu une impression plus délibérée et DIY lors des derniers concerts avec la gratuité, les vibrations en plein air et les concerts mensuels. Ces concerts ont-ils été très différents de ceux que vous avez donnés dans le passé ?

KH : Oui. Tout d’abord, je suis très heureux chaque fois que nous jouons un concert et qu’il y a du monde. J’ai l’impression que chaque fois que les gens viennent, c’est par coïncidence et qu’ils se trouvent par hasard dans la région. Quelque chose qui m’a beaucoup dérangé par le passé dans les salles de concert, c’est qu’il y a un fossé, n’est-ce pas ? Il y a un public qui est là pour regarder une scène qu’il a vu beaucoup d’autres artistes partager par le passé.

Je regarde quelqu’un qui a répété une chanson, la répète encore, sauf pour la présenter à moi. Cela ne veut pas dire que les salles ne sont pas bonnes, ou vraiment précieuses et importantes pour la croissance de la scène. Mais chaque fois que vous jouez dans un coin d’herbe au hasard près d’une autoroute, c’est le spectacle du coin d’herbe près de l’autoroute. C’est la seule fois que vous le verrez.

Je pense que cela fait tomber cette barrière. Vous êtes-vous déjà trouvé dans le métro, et il s’est passé quelque chose de complètement fou ? Et tout à coup, la cloison – cet épais rideau de laine – se lève. Tout le monde lève les yeux et on se voit enfin. Et vous pouvez vous dire quelque chose. Nous sommes tous ici, et nous venons tous d’assister à des scènes de folie. C’est le même sentiment. Tout d’un coup, tout le monde est prêt à faire preuve d’authenticité.

PAN M 360 : Dans cette optique, le groupe a-t-il ressenti cette période comme une transition ?

KH : Oh oui. Notre maison vient de brûler, ce qui ajoute un poids supplémentaire à ce bouleversement. C’est un sentiment étrange que de sortir quelque chose. Parce que vous laissez essentiellement partir une partie de vous-même. Et en plus, j’ai perdu tout ce que j’avais déjà. J’ai donc l’impression de tout perdre d’un seul coup. Je pense que c’est une bonne chose de tout perdre de temps en temps si on peut se le permettre.

PAN M 360 : En ce qui concerne l’incendie, il est évident qu’il n’y a pas de bon moment pour qu’une telle chose se produise. C’est horrible, et heureusement personne n’a été blessé. Mais est-ce que cela vous a permis de découvrir des choses dont vous êtes reconnaissant après avoir tant perdu ?

KH : En quelque sorte. Je suppose que « reconnaissant » est un drôle de mot, mais d’une certaine manière, oui. Je pense que lorsque vous vous dépouillez au maximum, que vous perdez votre routine, votre confort matériel, que vous êtes isolé de tout compagnon ou de tout soutien physique, je pense que c’est un effet de loupe. C’est une force exacerbante qui m’a poussé à vouloir m’améliorer de bien des façons. Et je pense que cela m’a aussi appris que je peux exister sans beaucoup de choses différentes. Et je pense que c’est toujours une bonne chose de savoir que, si vous perdez d’autres choses à l’avenir, vous savez que vous ne cessez pas d’exister. On va de l’avant. C’est à vous de décider si c’est un facteur d’écrasement ou de motivation. Parfois, il est bon de savoir ce qu’il faut faire pour être vraiment au bord du gouffre. Il peut être bon de savoir où se situent vos points de rupture.

PAN M 360 : Je suppose que cela rejoint les thèmes de l’album, explorer ce point de rupture, explorer la résilience, explorer ce que cela signifie pour vous. Avez-vous établi des liens de ce type au cours de cette expérience ?

KH : Je suppose que oui. Les gens adorent raconter des histoires. C’est tout ce que nous faisons, jour et nuit : Narrativiser les choses pour les faire entrer dans ces compartiments. Quand j’ai appris que tout était parti en flammes, ma première pensée a été : « D’accord, je suppose que c’est logique. » Comme si c’était cohérent, au moins, que ces choses continuent à se produire. Je pense que cela ne m’a même pas surpris et que j’étais un peu nonchalant. J’ai l’impression de toujours attendre que les choses changent. Et souvent, elles ne changent pas – elles changent juste de forme, mais restent cohérentes. Et donc oui, je veux dire, d’une certaine manière, l’incendie ressemble à un retour à la normale.

PAN M 360 : Je déteste suggérer de réifier une chose aussi horrible juste parce que c’est facile. Mais n’est-ce pas étrangement poétique que cela se produise maintenant, à n’importe quel moment ?

KH : Je n’aurais jamais peur de marchandiser les choses. Tout est déjà marchandisé. On ne peut pas faire plus de dégâts, n’est-ce pas ? Tout essaie de répondre à une prétention que vous avez en essayant de vendre des choses. Le lancement de l’album et tout le reste sont méticuleusement conçus pour vendre cette idée. Et on pourrait remplacer le mot « vendre » par « peindre une image ». Mais en fin de compte, dans l’industrie de la musique, il s’agit d’être un vendeur. Et si cette tragédie me profite et rend les choses plus réelles, alors pourquoi pas ?

PAN M 360 : Pour en revenir à l’album, vous n’avez jamais caché que Truck était fait pour être écouté en live. A-t-il été difficile de retranscrire cela lors de l’enregistrement ?

KH : Oui, sans aucun doute. C’est la première fois que nous enregistrons de la musique comme ça, à part un album de death metal merdique quand nous avions 16 ans. Mais si c’est quelque chose qui est destiné à être écouté en live, c’est quelque chose qui sonne toujours intéressant et cool à sa manière sur l’enregistrement. Je suppose que maintenant que j’ai terminé, je me dis toujours : « OK, eh bien, j’ai envie de refaire les choses ». Mais je suis plus qu’heureux de la façon dont cela sonne enregistré, et il est toujours difficile de capturer cela. Je dois une grande partie de mon intensité à des choses intangibles que vous ne pouvez pas voir à travers votre Spotify.

PAN M 360 : Comment êtes-vous parvenus au son de Violence from Hinterlands et de vos autres travaux antérieurs ?

KH : L’âge. Le temps, je suppose. Je pense qu’Hinterlands était, de bien des façons, une façon de se jeter à l’eau et de voir ce que l’on peut en retirer. C’était une expérience amusante. J’ai eu le temps, pas beaucoup, mais j’ai eu le temps de réfléchir au fait d’avoir grandi là où je l’ai fait, et je me suis assagi sur beaucoup de choses à propos desquelles j’étais extrêmement rancunier. Et je me suis sentie bien de revenir à quelque chose de vrai et d’authentique.

J’ai toujours eu en tête une image nébuleuse de ce que je voulais faire sonner et de ce que je voulais ressentir. Je pense que c’est toujours une question de sentiment, plus qu’une question de son. On ne s’est pas dit : « OK, on veut faire du hardcore avec des éléments de folk et on est un peu sludgy. » Nous n’avons jamais eu ce genre de conversation. C’était toujours « Qu’est-ce que tu veux que les gens ressentent quand ils l’entendent ? » Je suis très heureux que nous soyons arrivés là où nous sommes. Cela a été très difficile. Et nous avons perdu beaucoup de ce que nous avions avant. La communauté que nous avons maintenant, comparée à ce que nous faisions avec Hinterlands, n’est même plus la même. Nous ne sommes même plus le même groupe à ce stade. Il a connu tellement de permutations différentes. Et, je veux dire, elles sont toutes bonnes, je suppose, à leur manière. C’était une grande transition. Mais c’est une transition que je suis fier d’avoir faite.

PAN M 360 : Je voulais vous poser une question sur l’écriture de chansons. Vous avez déjà dit que vous pensiez que la musique était le principal vecteur de la poésie à notre époque.

KH : Oh oui, absolument. La poésie en tant qu’art est totalement et complètement morte dans le sens où nous l’entendons. Personne ne lit la poésie en dehors des poètes à l’heure actuelle. Si les seules personnes qui consomment votre art sont celles qui le font, que faisons-nous vraiment ici ? Même si j’aimerais écrire des livres, il faut s’adapter à contrecœur. Les gens veulent une stimulation intense, et la seule façon de le faire avec beaucoup d’effet à l’heure actuelle est de le faire par le biais de la musique.

PAN M 360 : Comment abordez-vous la création musicale autour de ces paroles denses et déchiquetées ? À quoi ressemble le processus de création d’une chanson de Truck, de la page à la scène ?

KH : C’est toujours deux choses à la fois. En général, la musique est créée pendant que j’écris seul, et nous sommes tous ensemble dans la pièce. Il se peut qu’une chanson reprenne un poème que j’ai déjà écrit, et je me dis alors que ça a du sens. Je trouve très drôle que Paul [Lecours, guitare] soit ce que j’appellerais notre principal compositeur. C’est la personne la moins poétique que j’aie jamais rencontrée. Il ne dit rien avec art. Quand vous pensez aux pères en veste de jean à la campagne qui ne disent rien à moins qu’ils n’aient besoin de le dire, et qu’ils ne font que… tousser ? C’est lui. Et la façon dont il parle de l’écriture de la guitare – il n’a rien d’intéressant à dire à ce sujet. La plupart des gens – comme moi – peuvent parler pendant des heures de tous les différents processus. J’adore en parler parce que tout le monde est obsédé par soi-même de cette manière.

Je pense que l’écriture de Paul est tellement atypique qu’on a l’impression qu’il travaille le bois ou qu’il construit parfois une table. Et la table n’a aucun sens. Personne ne l’utilisera jamais comme table, parce qu’il n’y a pas assez de pieds, qu’elle tremble et que tout le monde la déteste. Mais vous savez, il va la construire quand même. Parce que c’est comme ça qu’il construit les tables. Et j’aime sa façon de travailler. Je l’ai toujours admirée.

PAN M 360 : En lisant et en écoutant les paroles, on a l’impression qu’une grande partie des textes est tirée de la mémoire. Cela vous semble-t-il exact ?

KH : Oui. Je souffre d’un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) très intense, et je suis tout à fait incapable de rester cohérent sur un sujet. Cela se ressent dans tout ce que je fais, en particulier dans ma façon d’écrire. Je pense qu’il s’agit d’une collection de symboles qui s’assemblent pour peindre une image par le biais du sens. Ce n’est pas un manuel de science, vous savez. Le mieux que je puisse faire, c’est de diviser l’image, et chaque retournement recontextualise le précédent jusqu’à ce qu’avec un peu de chance – et ça ne marche pas toujours – vous arriviez à ce sentiment spécifique que j’essayais de faire passer.

And so that’s why it’s often really confusing. I think a lot of people don’t know how to read poetry, or they do know but don’t have the confidence to believe that they know. I think these people are sort of confused because it feels like a jumbling of different images. And how do you devise that? You sort of just have to believe that you can do it and take away what you can from it. 

PAN M 360 : Est-ce que le fait de jouer ces chansons vous donne l’impression de retourner dans les endroits qui les ont inspirées ? Dans les petites villes de l’Alberta et partout ailleurs ?

KH: I went through a lot of strange things growing up. And I haven’t had a lot of time to contextualize them and understand them. The terrible, but also the great thing about memory is that it is constantly changing. And so in certain ways, I never feel like I’ll get an accurate understanding of what happened when I was younger. I will just have these you know, colours and whispers and flips that I can sort of cling to when I feel them. I hope that they’re accurate to what I need them to be—and so I do feel it very intensely. 

Lors de la dernière série de concerts, il m’a été très difficile de ne pas pleurer pendant que je jouais. C’est un sentiment étrange, car je ne parle de ces choses à personne. Et quand je monte sur scène, j’ai l’impression de pouvoir dire n’importe quoi. Je parle de choses que je n’ai jamais dites à personne dans ma vie à un groupe d’étrangers. Et je pense que c’est un sentiment très cathartique, effrayant et émotionnel.

PAN M 360 : Est-ce que cela a tendance à être plus cathartique ou plus douloureux ?

KH : J’ai l’impression que si vous voulez faire quelque chose de grand, vous devez vous sentir mal à l’aise. Et je ne vais pas m’asseoir ici et dire que j’ai fait quelque chose de grand, mais je me sens mal à propos de ça. C’est une expérience très émotionnelle, mais je ne voudrais pas qu’il en soit autrement. Et je pense que c’est pour cette raison que l’on peut ressentir l’authenticité de ces concerts. Passez un peu de temps dans la communauté punk de Montréal et vous apprendrez que les principes ne sont rien et que l’authenticité ne vaut rien. C’est juste la merde que j’ai vue. Je suppose que c’est l’une des raisons pour lesquelles je suis un peu reclus. Je veux dire, les gens se vendent pour la moindre facilité. Cela me rend toujours très triste. Et je veux favoriser un environnement où ce n’est pas le cas.

PAN M 360 : De quel type de préparation avez-vous besoin pour vous mettre à nu comme ça ?

KH : Oh, il n’y a pas vraiment de préparation. Je suppose qu’il suffit de se lever et de le faire. La chose la plus importante que j’ai apprise est de réduire mes inhibitions et de ne pas m’inquiéter – de tout laisser tomber à ce moment-là. Je ne veux pas être séduisante. Je ne veux pas être séduisante ou mystérieuse. Je ne veux être aucune de ces choses. Parce qu’aucune d’entre elles n’a d’importance. Quand je suis sur scène, je fais beaucoup de grimaces. Je n’ai pas l’apparence que je voudrais avoir. Je fais des erreurs et tout est imparfait. Et tout est effrayant. Les choses sont ce qu’elles sont, et elles se produisent en fonction de mon propre tempérament à ce moment-là. Je veux que tout le monde regarde cela comme on regarde un accident de voiture. Du genre : « Putain de merde. C’est horrible. Mais c’est horrible d’une manière que je comprends ».

PAN M 360 : Pouvez-vous nous parler de l’origine de certaines des images de « He ended the bender hanging » ?

KH : L’élément central est le sentiment d’être à un pas de l’endroit où l’on veut être. Il y a des portes autour de vous qui se ferment avant que vous ne puissiez les atteindre. C’est un sentiment que j’ai toujours ressenti. Si vous avez déjà été en dépression, vous aspirez en quelque sorte à ce grand moment d’épiphanie : « Demain, je vais me réveiller et quelque chose va se passer, j’aurai tout le courage et toute la confiance nécessaires, et tout ira pour le mieux. La vie se met en travers du chemin et la porte se ferme et se verrouille, et vous avez l’impression que vous ne pouvez pas l’ouvrir, même si vous pourriez probablement défoncer cette porte.

I come from people who didn’t have a lot of opportunities. And when they missed out on those opportunities, whether it was because of pregnancy, or depression, or lack of finances, they just never, ever rekindled it. Never captured it. And it just always felt like they had that moment, and it’s gone now. 

PAN M 360 : Je suis frappé par la vulnérabilité de « I bore you now bear for me ». Pouvez-vous me dire de qui parle cette chanson ? A quoi pensiez-vous lorsque vous avez écrit ces mots ?

KH: I was writing it at a time when I was coming to grips with what it means to be a man, what it means to be vulnerable, and how that works within the cultural framework. I was also just starting to see my partner and starting to visualize all the different partitions and barriers and lament them. Because it would just feel so gratifying and so beautiful to be completely naked. I feel like I’m never naked. 

PAN M 360 : « Along the ditch till town » est une sacrée conclusion – à qui s’adresse cette chanson ?

KH : Je suppose qu’il s’adresse aux personnes qui se trouvent dans la même situation que moi : De jeunes enfants plongés dans des situations terribles, et qui ont l’impression qu’il n’y a aucun moyen de s’en sortir. Et pour la prise de conscience plus lente que vous, spécifiquement, êtes dans une mauvaise situation. Je pense que lorsqu’on est plus jeune, on ne réalise pas toujours à quel point les choses sont mauvaises jusqu’à ce qu’on soit capable de les contextualiser. C’est pourquoi le morceau a une teinte un peu innocente.

PAN M 360: Did you ever run away from home as a kid?

KH : Oui, plusieurs fois. J’ai essayé. Mais tu es à la campagne. Où est-ce que tu cours, putain ? Sur une autoroute, par exemple ? J’ai essayé de courir partout où je pouvais, mais à la fin, on retrouve toujours le chemin du retour.

PAN M 360 : Le morceau d’ouverture est un aveu assez sérieux de la réflexion que vous menez sur votre héritage, votre présence et votre perception. Qu’espérez-vous que cet album et toute la presse fassent pour vous et le groupe ?

KH : Cet album n’est le chef-d’œuvre de personne. Nous essayons tous de comprendre les choses. Et cette expression est profondément sincère. J’espère que dans dix ans, je regarderai ce film en me disant que j’aurais pu faire mieux. Mais au moins, tout était vrai. Tout était honnête. Tout était sérieux. Et il n’y avait pas de patchwork. Il n’y a pas eu de censure. Il n’y a pas eu d’altération. Nous avons fait exactement ce que nous pouvions faire. Et c’est tout ce que je veux qu’il soit. C’est une première incursion dans quelque chose de nouveau. Et elle est extrêmement chère à mon cœur, même aujourd’hui, et je sais qu’elle le sera de plus en plus avec le temps. Mais la chanson sur l’héritage est vraiment plus locale que la chanson ne le laisse entendre.

Je pense à la façon dont ma famille se souviendra de moi. Et quand je parle d’écrire et d’être écrit, ce n’est pas grandiose. J’écris des choses sur les gens que j’aime. Et j’aime quelque chose d’aussi simple que de recevoir un mot écrit à mon intention. Et ce sont ces choses-là que je considère aujourd’hui comme un héritage.

À ce moment-là, nous sommes tous les deux conscients de la façon dont [cette interview] va être perçue par des personnes qui ne sont même pas présentes dans la pièce. Comment quelqu’un qui n’a aucune idée de ce que nous faisons l’un ou l’autre va-t-il interpréter cela ? Cela semble toujours infiniment moins personnel.

Il est bon et important, d’une certaine manière, d’entrer en contact avec d’autres personnes. Il faut élargir son champ d’action. Je pense que c’est une belle idée que quelqu’un d’autre puisse lire cette interview et en tirer quelque chose. Je pense que c’est une bonne chose. Mais cela n’a pas autant de poids que d’entendre ma mère me dire qu’elle aime l’une des chansons.

PAN M 360 : Que pense votre mère de votre musique ?

KH : Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Je suis sûr qu’elle est simplement heureuse que je le fasse, et je pense qu’elle est contente que je ne me drogue pas sur une musique punk de merde dans la grande ville.

PAN M 360 : J’ai montré à ma mère une vidéo de vous en train de jouer. Elle a dit que vous ressembliez aux orcs du Seigneur des Anneaux.

KH : Vous savez, j’ai compris. Je prends ça. Peter Jackson, si vous lisez ceci… Oui, tendez-moi la main.

Photos by SCUM

Sur la trace des folklores et musiques populaires de moult régions brésiliennes, le fils de Manu Chao fait sa trace : 50 millions d’écoutes de son 1er album, Semente de Peixe, toutes plateformes confondues! La fragrance psychédélique, la surimpression créative de rythmes diversifiés comme le baião, le maracatu, le carimbó, la pisadinhaou ou la pagodão baiano sont au confluent d’autres sonorités latines d’Amérique, salsa, son, cumbia et autrres boléro, sans compter ses inclinations aux mouvements alternatifs de la Psicodelia Nordestina 70 et du MangueBeat. Via deux albums, l’interviewé de notre collègue Sandra Gasana a vraiment performé sur le web D’abord en 2021, avec “Semente de Peixe”, qui cumule 50 millions d’écoutes l’année suivante, ceci particulièrement du côté des tunes Dia de Feira et  Mar Mangão. L’ascension se prolongera en 2023 avec l’album “Olho Açude”(Réservoir oculaire).

Voici Kirá aux Nuits d’Afrique !

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D’origine haïtienne, natif de Montréal, transplanté à Paris, le saxophoniste, compositeur, improvisateur et leader d’orchestre Jowee Omicil nous parle de son récent album Spiritual Healing: Bwa Kayman Freedom Suite, sorti chez Bash! Freedom records et primé par la critique européenne. Scuzez le décalage, nous avons pu lui parler en ce début 2024 afin qu’il nous explique le contexte de cet enregistrement entièrement improvisé et hautement inspiré par les esprits libérateurs du Bwa Kaïman, référence directe à la révolution haïtienne de 1804. L’enregistrement implique Jowee Omicil aux anches (sax soprano, clarinette), Jendah Manga, contrebasse, Arnaud Dolmen, batterie, Jonathan Jurion, piano, Randy Kerber, piano, Yoann Danier batterie.

Puisque Jowee Omicil s’amène au FIJM 2024, PAN M 360 vous ramène ainsi cette interview audiovisuelle, entretien des plus instructifs pour quiconque veut faire des liens entre le vaudou, la révolution haïtienne, le jazz contemporain, l’improvisation libre.

LE CONCERT DE JOWEE OMICIL A LIEU LE 3 JUILLET, 22H30, AU GESÙ

crédit photo: Rémi Hostekind

Salin (Cheewapansri de son nom complet) est une jeune batteuse montréalaise d’origine thaï qui propose une fusion originale d’Afrobeat, de soul, de funk, de jazz, et même de rythmes traditionnels de son pays natal. Un premier album paru en 2021, Cosmic Island, naviguait principalement dans les eaux afrobeat, funk et soul. En 2024 par contre, un deuxième album sur le point de paraître intégrera des éléments de morlam, un genre musical issu du nord-est de la Thaïlande, une région appelée Isaan. Cet unique ‘’Afro-Isaan Soul’’ offert par Salin sera en vedette le 7 mai prochain à la Sala Rossa. La musicienne et son band y donneront pour la première fois à nos oreilles les pièces de l’album à paraître d’ici quelques semaines. Ce sera également une occasion de célébrer le Mois du patrimoine asiatique! En attendant, je vous invite à découvrir Salin dans l’entrevue que j’ai réalisée avec elle. 

DÉTAILS ET BILLETS ICI

Écoutez Current, premier extrait du nouvel album de Salin:

Current de Salin

Zouzou est le septième album studio de la reine ivoirienne de l’Afro-pop Dobet Gnahoré. Cette nouvelle proposition qui affiche plus qu’avant quelques velléités électros a ceci de particulier qu’elle s’inscrit dans une démarche humaniste dont rêvait l’artiste depuis très longtemps. Maintenant que tous les éléments logistiques, juridiques et techniques sont en place, la diffusion de Zouzou, en tant qu’album mais aussi en tant que tournée mondiale, construira la base d’un vaste projet socioculturel dans son pays d’origine, la Côte-d’Ivoire. J’ai rencontré la lumineuse artiste alors qu’elle était sur une route états-unienne afin de parler des détails de ce projet, en plus de la musique de Zouzou, évidemment.

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