Le Festival Classica a fait fort, très fort même, pour son édition 2025 : il a demandé à Marie-Nicole Lemieux de prendre le rôle de Carmen dans une production complète, ce qui constitue une première au Canada! Ailleurs, Marie-Nicole a dit à sa famille : ‘’si vous voulez me voir dans Carmen, c’est là que ça se passe!’’ C’est pourtant un personnage qu’elle maîtrise depuis 2017 sur les scènes européennes! 

Le 7 juin, à la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue de Longueuil, la célèbre chanteuse sera donc aux côtés d’une équipe vocale assez impressionnante : Emmanuel Hasler (Don José), Suzanne Taffot (Micaëla), Étienne Dupuis (Escamillo), Catherine St-Arnaud (Frasquita), Florence Bourget (Mercedes), Dominique Côté, Thomas Vinals, Dion Mazerolle et Pierre Rancourt! Si ce n’est pas un line-up cinq étoiles, ça, je ne sais pas ce que c’est. Ajoutons l’orchestre du festival dirigé par Jean-Marie Zeitouni, l’ensemble ArtChoral dirigé par Mathias Maute et une mise en espace d’Isabeau Proulx-Lemire, un habitué. ‘’Mise en espace’’ signifie une sorte d’entre-deux très intéressant, ‘’le meilleur des deux mondes’’ comme le dit Marie-Nicole Lemieux dans l’entrevue ci- jointe. S’il n’y a pas de scène complète comme à l’opéra, il y a tout de même des déplacements et des projections numériques (par Lumifest en cavale). C’est beaucoup plus dynamique qu’une simple prestation concert avec des solistes fixes devant des lutrins. Pour Marie-Nicole, cela permet une relation plus intime et directe avec le chef, car il n’y a pas l’intermédiaire des costumes et des décors, et on peut alors ‘’se concentrer sur les mots’’. Je vous invite à écouter mon entretien avec Marie-Nicole pour en savoir encore plus sur sa vision du personnage de Carmen

« Nous vivons nos vingt premières années, et les vingt années suivantes servent à comprendre les vingt premières ». Voici la phrase entendue par hasard qui a inspiré Flavia Coelho lorsque le temps est venu de travailler sur un nouvel album. Cinq ans après DNA, Ginga fait une sorte de bilan de vie de l’artiste brésilienne qui voulait revenir sur toutes ses premières fois: premier amour, première déception, première indignation, etc. Composé de dix chansons et d’une durée de 40 minutes, il allie plusieurs styles de musique, allant de la samba au reggae en passant par le pagode et le amapiano. Une habituée de Montréal, Flavia Coelho n’en est pas à sa première participation aux Nuits d’Afrique. Elle était déjà dans la programmation sur la grande scène extérieure mais également au Club Balattou. Cette fois-ci, elle arrive avec ses trois musiciens pour enflammer l’Olympia le 9 juillet, dont deux l’accompagnent depuis plusieurs années. Notre journaliste Sandra Gasana l’a jointe par visioconférence en direct de Paris, pour parler de sa prochaine venue dans la métropole.

Publicité panam

Chantant dans son français natal et en anglais, elle nous arrive avec Still, there is the sea , un premier album de 8 chansons où se côtoient des influences de Daughter, d’Agnes Obel et d’Olafur Arnalds et une voix fragile, mystérieuse, pouvant parfois rappeler les inclinations plus mélancoliques de Klô Pelgag. Elle a dévoilé jusqu’à maintenant deux extraits, The sun, the sky et Eau miroir en attendant la sortie le 6 juin.

Native de Montréal, Ambre Ciel est une autrice-compositrice-interprète qui propose une pop néo-classique et ambient avec des touches expérimentales. Ayant grandi au sein d’une famille musicale, elle s’est d’abord intéressée au violon pour revenir ensuite au piano, aux pédales d’effets et aux boucles, et se rendre où elle est maintenant.

On l’a attrapée quelques instants pour lui poser des questions, juste avant qu’elle ne foule les planches du Festival International de Jazz cet été.

PAN M 360 : Qui signe la réalisation de l’album? Pourquoi ce choix?  
Ambre Ciel : Pietro Amato et moi avons co-réalisé l’album ensemble. C’est quelqu’un qui est impliqué dans le projet depuis le début, auquel j’envoie souvent des fragments de chansons ou d’idées. C’est un mentor, un consultant précieux,avec qui j’avais travaillé pour la première fois sur le EP en 2021. Le projet a vraiment évolué, j’ai commencé à écrire en anglais et on est vraiment plus proches de la musique instrumentale. C’est important d’avoir une vision externe, même si j’avais déjà une vision claire de ce que je voulais parce qu’il comprend bien ma vision et on a des influences communes. Ça m’a permis d’acquérir plus d’expérience et d’autonomie. C’est bien aussi de confronter sa vision à celle de quelqu’un d’autre et de l’enrichir, parfois il me mène à revoir la composition d’une chance ou à laisser les musiciens improviser, alors que moi j’ai tendance à écrire tous les arrangements d’avance (rires).

PAN M 360 : C’est un album expansif et rempli de douceur, comment en avez-vous trouvé la direction musicale?

Ambre Ciel : Quand j’ai commencé à composer l’album, c’est vraiment le motif des quatre premiers accords de l’album qui ont été l’élément déclencheur de tout le reste. Je venais de déménager dans un appartement plus tranquille, où je pouvais avoir accès au silence, et cette énergie de tranquillité a été un refuge pour moi qui m’a permis de plonger dans la création. La vision que j’avais, c’est que je voulais beaucoup d’instruments acoustiques et le motif de départ m’inspirait beaucoup alors je n’étais pas certaine à quel point ça allait prendre une direction instrumentale ou pas parce que j’entendais beaucoup de possibilités et à partir du moment où tu ajoutes de la voix, ça happe le focus de l’audition. C’est ce qui a motivé le choix des instruments acoustiques, des cordes.

PAN M 360 : Qu’est-ce que tu avais envie de partager avec le monde par cette première offrande?

Ambre Ciel : Pour moi, la création de cet album-là m’a donné un certain ancrage. Je trouvais que cette musique-là, par rapport à ce qui a précédé dans mon parcours, est plus terre-à-terre avec des formes plus traditionnelles. Il y a une chanson qui est un peu plus expérimentale mais les autres ont toutes des couplets. Ces chansons-là ont été un refuge pour moi, et j’espère qu’elles le seront pour d’autres.

PAN M 360 : Qu’est-ce qui t’a inspiré lors de la composition des pièces?

Ambre Ciel : Les possibilités d’explorer les différentes avenues à partir d’une même matière. Il y a beaucoup d’albums qui m’ont influencé, comme ceux de Sufjan Stevens où il y a vraiment une synergie entre la musique et les paroles, ou encore Agnes Obel.

PAN M 360 : Les chansons sont reliées par l’eau. Est-ce que c’est un élément avec lequel tu as une forte connexion?
Ambre Ciel : La nature m’inspire vraiment beaucoup, la quiétude qu’on y trouve. L’écriture des paroles pour moi c’est vraiment toujours la musique qui arrive en premier, et j’ai toujours l’impression que j’ai dit ce que j’avais à dire (rires). J’ai toujours été quelqu’un qui n’était pas si douée avec mettre des mots sur les choses que je vis mais quand je me mets à composer au piano, il y a une chanson qui émerge et éventuellement, j’entends une ligne mélodique de voix. J’ai lu beaucoup de poésie récemment et je compose de manière intuitive, alors je me rends compte après qu’il y a un thème récurrent qui émerge, comme celui de l’eau. J’ai une forte connexion avec la nature en général.

PAN M 360 : Est-ce que c’était important pour toi de laisser beaucoup de place aux arrangements, à la musique?

Ambre Ciel : Ce qui était important pour moi, c’était que les éléments importants de l’album, la voix le piano et les cordes, aient suffisamment d’espace. Que la musique puisse respirer. Comme j’ai étudié en violon, je suis très portée vers les mélodies, qu’elles soient pour cordes ou voix.

PAN M 360 : Tu as choisi de t’allier avec l’étiquette Britannique Gondwana Records. Comment est-ce arrivé?
Ambre Ciel : Ça fait plusieurs années que je suis le projet de Hania Rani, ce que je trouve intéressant c’est l’espace entre la chanson avant-pop et l’espace pour la musique instrumentale. Ce que j’ai toujours trouvé intéressant chez Gondwana Records, c’est que ses artistes défient toujours un peu la catégorisation de genre que ce soit Portico Quartet ou Matthew Halsall. J’ai envoyé l’album mixé à Gondwana et c’est justement Matthew qui m’a répondu. Je suis allée les visiter au Royaume-Uni, on a filmé un vidéoclip et ça a vraiment été une belle expérience de rejoindre cette famille-là. Il y avait beaucoup d’influences avec mon identité artistique chez Gondwana et je sentais que je pouvais faire partie de quelque chose de plus grand.

PAN M 360 : Y-a-t-il un lancement Montréalais de prévu pour la sortie de l’album?

Ambre Ciel : Oui il y a un lancement de prévu le 5 juin à l’Oblique, magasin de vinyles. Je vais jouer à 18h et j’aurai la chance d’être accompagnée par une harpiste pour l’occasion. Il n’y a pas de harpe sur l’album mais on a dû adapter pour la formule live vu qu’il n’y a pas d’orchestre.

PAN M 360 : Que te réserve la suite de 2025 après le Festival de Jazz?

Ambre Ciel : Je m’en vais en Résidence à Londres pendant 6 mois, de Juillet à Décembre. Il y aura des shows en Allemagne aussi. Ensuite je vais me plonger dans le deuxième album.

Publicité panam

Le Centre des Musiciens du Monde à Montréal lance dès le jeudi 4 juin, et ce jusqu’au jeudi 17 juillet 2025, sa troisième saison des Musiques sous un arbre. Tout simplement, des concerts gratuits de musiciens et musiciennes venus des quatre coins du monde dans le parc Lahaie, juste en face du centre, coin Saint-Laurent et Saint-Joseph. L’Inde, le Burkina Faso, l’Ukraine, la Georgie, l’Europe de l’est, la Turquie et bien d’autres traditions savantes et folkloriques seront déployées pour le grand bonheur des mélomanes avides de communion universelle et humaniste. J’ai parlé de la programmation avec Frédéric Léotar, directeur général du Centre. 

En effet, Carminda Mac Lorin est « bassiste, chanteuse, rêveuse, engagée et travaille sur un projet solo urbain du monde à l’horizon ». C’est ainsi qu’elle se décrit sur sa page Instagram. Mais dans le cadre du Festival des saveurs interculturelles de Saint-Michel, elle coordonne le Forum Social Mondial des Intersections (FSMI) tout en figurant dans la programmation de la journée de clôture le dimanche 1er juin comme bassiste et chanteuse, accompagnée par le groupe SolidGround. Pour l’occasion, elle nous prépare deux morceaux qui s’intègrent bien à la thématique du forum. Elle a pris le temps d’échanger avec Sandra Gasana pour PAN M 360, entre deux activités du FSMI.

Publicité panam

À la croisée des musiques électroniques, de la performance en direct et des arts visuels, Hakeem Lapointe – sous le nom d’Amselysen – développe une pratique artistique où la texture sonore devient matière à penser, à ressentir, à transformer. Dans le cas qui nous occupe explorer cette fantaisie, soit la quête du parfum idéal d’un tueur en série, rien de moins.

Inspiré par une écoute attentive du monde, le projet puise autant dans la poésie de l’enregistrement terrain que dans les esthétiques déconstruites d’artistes comme celle d’Oneohtrix Point Never, pour ainsi composer des œuvres où la frontière entre composition et environnement se brouille. Artiste et commissaire dans cette édition de EAF x SAT x Tropisme, Amselysen porte plusieurs chapeaux, naviguant entre la scène et la curation avec une approche résolument expérimentale. Chaque performance devient un terrain d’exploration : un espace vivant où les sons captés, transformés, réinterprétés prennent forme dans l’instant.

À l’approche de ce programme pensé comme une expérience immersive et sensorielle (samedi 31 mai à la Société des arts technologiques – SAT) , Amselysen a partagé quelques réflexions sur le parcours artistique, les influences conceptuelles, la relation à la scène, et la vision des musiques hors format. Pour PAN M 360, Félicité Couëlle-Brunet a interviewé Amselysen et réalisé le montage vidéo qui suit.

INFOS ET BILLETS

VERSION COURTE

Le Festival Classica propose une rencontre originale avec le violoncelle, décliné quatre fois et exclusivement au féminin, le mercredi 4 juin à l’église Sainte Famille de Boucherville. Un quatuor de cet instrument donc, mené par les violoncellistes Chloé Dominguez, Justine Lefebvre, Noémie Raymond et Kateryna Bragina. Ceux et celles qui jouent de cet instrument aiment se réunir. À preuve ces nombreux ensembles de 12 violoncelles (je pense à ceux du Philharmonique de Berlin, entre autres) et leurs albums respectifs qui ont souvent atteint les sommets des palmarès classiques. Ici, ce seront quatre des meilleures interprètes québécoises actuelles qui offriront un programme en hommage à l’instrument, mais aussi à quelques compositrices telles Isabella Leonarda, Nadia Boulanger, Hildegarde de Bingen et même Charlotte Cardin! Quelques mâles (on les imagine bienveillants) se mêlent à la liste (Piazzolla, Debussy, Monteverdi…). J’ai parlé de tout cela avec la rayonnante Chloé Dominguez. 

Le choeur LDV Les P’tits Da Vinci, ainsi que l’Orchestre symphonique Joseph-François Perrault ouvriront le bal lors de la 1ère journée du Festival des saveurs interculturelles de Saint-Michel. Également au programme ce soir-là : une table-ronde sur la littérature et une soirée cinéma en plein air. Bref, tout ce qu’il faut pour entamer les festivités du bon pied. Christian Toussaint, chargé de concertation Espace culture de Vivre Saint-Michel en santé, en parle plus en détails avec notre journaliste Sandra Gasana.

Publicité panam
Publicité panam

Le 29 mai, à L’Église presbytérienne St. Andrew’s de Saint-Lambert a lieu le concert Ad Lucem réunissant l’altiste Elvira Mishbakova et la pianiste Meagan Milatz. Un projet sur l’espoir en ces temps difficiles et sur la musique comme vecteur d’apaisement dans ce monde chaotique. 

Originaire de Russie et présentement altiste solo à l’Orchestre Métropolitain, Elvira Misbakhova évoque ici avec Judith Hamel de PAN M 360, les coulisses de ce concert, les choix musicaux et le lien qui l’unit à sa partenaire de scène. 

PAN M 360 : Lors de ce concert, vous jouerez en duo avec la pianiste Meagan Milatz avec qui vous avez déjà souvent partagé la scène. Qu’est-ce qui vous unit musicalement? Qu’est-ce qui rend cette collaboration spéciale pour vous?

Elvira Mishbakova : La joie que nous partageons quand on joue ensemble est immense ! Je pense que si les musicien/e/s ne discutent pas beaucoup pendant leur répétition, c’est très bien, parce que tout se passe dans la conversation musicale, les regards et les écoutes. On se comprend instantanément, nos réflexes, nos réactions, nos commentaires sont toujours en accord ! Quand le travail est basé sur la confiance, l’ouverture d’esprit et la flexibilité musicale, tout va bien.

PAN M 360 : Dans vos notes de programme, vous décrivez ce concert comme une réflexion sur l’espoir en des temps difficiles. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette idée? 

Elvira Mishbakova : J’ai choisi le répertoire qui résonne beaucoup avec l’espoir et les lumières. Quand les gens viennent aux concerts, je crois qu’ils veulent partir avec des impressions différentes, des émotions, une appréciation, peut-être même avec un certain apprentissage, mais aussi ils viennent aux événements, aux concerts pour relaxer, pour se détacher de leur réalité, pour plonger dans un moment de réflexion, peut-être trouver la paix, et le calme… ou simplement ils sont guidés par leur curiosité et leur admiration pour la musique classique et ce magnifique Festival Classica ! Notre idée de ce concert est de partager ces moments de réflexion, les moments de paix et de calme, les moments d’espoir, parce que la musique a ce pouvoir rare ! Elle nous guérit, elle nous unit, elle nous console et elle nous élève vers l’avenir, même dans les moments difficiles.

PAN M 360 : Le programme de ce concert couvre plusieurs siècles et styles très différents, allant du romantisme russe de Glinka à la musique contemporaine de Kelly-Marie Murphy. Qu’est-ce qui relie toutes ces œuvres entre elles?

Elvira Mishbakova : La lumière dans ses différents états. J’ai essayé de trouver le reflet de la lumière dans chaque œuvre. Parfois, la lumière est pure, comme dans le Magnificat de Pigovat, parfois, la lumière est intérieure et sombre, comme dans la pièce de Britten Élégie pour alto seul, ou alors c’est un phare dans l’obscurité, on peut le voir dans la pièce de Arvo Part Fratres, ou simplement, c’est un espoir pour le pardon dans Kol Nidrei de Max Bruch. La lumière est différente, mais elle est toujours là pour nous ! Si le public pouvait imaginer ça ou chercher avec nous leur vision de la lumière dans chaque pièce, ça nous rendrait très heureuses.

PAN M 360 : La pièce Ad Lucem de Kelly-Marie Murphy sera créée en première mondiale. Comment cette œuvre est-elle arrivée à vous?

Elvira Mishbakova : En fait, c’est une première québécoise ! Quand j’ai eu l’idée de ce projet Ad lucem (avec l’enregistrement d’un album),  j’ai tout de suite pensé à faire une commande d’œuvre à une compositrice canadienne, et comme j’admire énormément la musique de Kelly-Marie Murphy, je lui ai proposé d’écrire une pièce pour alto et piano qui s’appellera Ad lucem et elle a accepté avec un grand enthousiasme ! Meagan et moi, nous avons très hâte de la présenter à notre concert au Festival Classica.

PAN M 360 : Pouvez-vous nous présenter un peu plus sur Ad Lucem? Qu’est-ce que le public pourra entendre, ressentir?  

Elvira Mishbakova : Le répertoire est très varié, il y aura des pièces d’époque classique, romantique, post-romantique, moderne et contemporaine, le choix pour tous les goûts ! Le public va entendre les œuvres originales écrites pour alto et piano, mais aussi des arrangements que d’autres altistes ont faits pour élargir notre répertoire.  Il faut dire que l’alto, comme instrument soliste, prend de plus en plus la place devant la scène! Je suis très heureuse de jouer de cet instrument, qui est le plus proche de la voix humaine. Meagan et moi, nous avons très hâte de partager ce concert.  J’espère que les gens vont apprécier ce choix de répertoire, qui est rempli avec des émotions fortes et profondes.

crédit photo : Sasha Onyschenko

Publicité panam

C’est ainsi qu’il a décidé de nommer son plus récent album afro-dancehall paru en 2024 et qu’il continue à défendre encore aujourd’hui. Originaire de Guadeloupe, Aldo Guizmo n’en est pas à sa première participation au Festival des Saveurs interculturelles de Saint-Michel. En effet, il y était l’année dernière, mais cette année, il sera accompagné du groupe SolidGround, avec lequel il a collaboré à plusieurs reprises. Cet artiste d’inspiration afrocaribéenne est également rassembleur culturel, ingénieur en informatique et animateur radio. Un morceau de son récent opus « Touchy » a connu beaucoup de succès alors que les opportunités ne cessent de se multiplier pour ce vocaliste. Il sera sur plusieurs scènes cet été, alors ne manquez pas l’occasion de le voir ce dimanche. Notre journaliste Sandra Gasana l’a interviewé à quelques jours de sa performance tant attendue, alors qu’il sortait d’un studio de répétition.

Publicité panam

Dans le cadre du Festival TransAmériques (FTA) , les compagnies Carte Blanche et Chants Libres se sont associées avec le Quatuor Bozzini afin de présenter une adaptation d’Hiroshima, mon amour  en opéra contemporain en première mondiale à l’Usine C. Un hommage lyrique créatif qui ravive nos souvenirs : du film, de leurs événements et de la mémoire. Suivant la forme d’une production cinématographique, le spectacle met en scène Yamato Brault-Hori, Marie-Annick Béliveau et Ellen Wieser qui nous livrent, sur un plateau habillés de tulles de projection surdimensionnées, la poésie d’amour et de mort de Marguerite Duras en brouillant les codes et les frontières entre les médias, en même temps qu’entre le passé et le présent. Sur les partitions délicatement dissonantes de Rosa Lind se déploient les huit musicien(nes) et l’histoire d’amour intemporelle en musique. On a eu la chance de poser quelques questions à Christian Lapointe et Rosa Lind.

PAN M 360 : Comment avez-vous trouvé la direction musicale de l’opéra ?

Rosa Lind : Le texte me fournit l’inspiration musicale. L’émotion des mots, des lignes, me guide tout au long du processus.
PAN M 360 : Était-ce particulier pour vous de composer un opéra pour l’adaptation d’un film?
Rosa Lind
: J’ADORE les films ! Je m’étais déjà penchée sur l’adaptation des  » Ailes du désir  » pour un quatuor à cordes, mais un opéra est tellement amusant parce qu’on peut aussi travailler avec la voix humaine, qui est totalement appropriée pour cette histoire très humaine.
PAN M 360 : Est-ce que la trame sonore du film originale a eu une influence sur votre manière d’entendre l’histoire?
Rosa Lind : En fait, lorsque je travaille sur quelque chose, j’ai besoin de m’isoler complètement, et je n’écoute donc pas d’autres compositeurs pendant le processus. Lorsque j’ai revu le film pour l’opéra, je l’ai regardé sans le son pour vraiment m’imprégner du texte et de la magnificence des images afin que ma propre définition et mes propres sentiments puissent émerger.
PAN M 360 : Parallèlement au magnifique quatuor Bozzini, qu’est-ce qui a guidé votre choix d’instruments?

Rosa Lind : J’ai choisi la harpe en raison de sa tessiture (6 octaves), de sa clarté dans les notes les plus aiguës et de la profondeur de ses basses. En tant que pianiste, je pense souvent à la musique de manière pianistique. (rires) J’ai opté pour la clarinette en raison de la richesse du son, comme une liqueur de miel. Enfin, j’ai opté pour la flûte traversière en raison de sa forte connotation japonaise.

PAN M 360 : Pourquoi avoir décidé d’adapter Hiroshima mon amour en opéra en 2025?

Christian Lapointe : J’avais envie de montrer les événements oubliés, ceux racontés par le film et celui du film en soi, dans un contexte de nucléarisation du monde sans précédent.
PAN M 360 : D’où t’es venue l’idée d’ajouter le personnage de Marguerite Duras et de la faire vivre aux côtés de ses propres protagonistes?
Christian Lapointe : Au FTA en 2013, j’avais présenté un montage des textes de Marguerite Duras « L’homme atlantique » et « La maladie de la mort » où j’avais déjà commencé à explorer ça. J’ai donc voulu mettre en scène l’écriture elle-même, tout en faisant un clin d’œil.

PAN M 360 : Comment s’est fait le choix de la compositrice et du quatuor Bozzini?

Christian Lapointe: Rosa est une grande amie à moi et on avait envie de faire un opéra ensemble, alors elle m’a proposé le film et ça a été une évidence. Ensuite, le quatuor Bozzini est connu partout dans le monde et on sait qu’il peut être « flyé », et eux connaissaient déjà le travail de Rosa aussi, alors ça nous donnait une opportunité de mettre tout ce beau monde-là ensemble.

PAN M 360 : Pourquoi avoir choisi les projections surdimensionnées pour donner vie aux images?

Christian Lapointe: Je voulais jouer sur la mémoire et l’oubli, pour jouer à se souvenir du film. Le soldat allemand qui brûle la pellicule, le processus de création du film sur scène, Marguerite Duras incarnée, ce sont toutes des représentations de l’oubli de celui-ci, que les projections géantes viennent rappeler.

Pour commémorer le 50e anniversaire de la mort de l’immense compositeur russe Dimitri Chostakovitch, le Quatuor Molinari présente l’intégrale des 15 quatuors à cordes du compositeur russe, comme l’avait fait l’ensemble montréalais, d’ailleurs en 2015. soit à l’occasion des 40 ans de la disparition de Chostakovitch. Ainsi cycle complet des quatuors sera joué en trois soirées consécutives, à raison de cinq quatuors par concert. Les programmes sont présentés les jeudi 29, vendredi 30 et samedi 31 mai, 19h30, au Conservatoire de Musique de Montréal. Directrice artistique, fondatrice et premier violon du Quatuor Molinari, Olga Ranzenhofer nous parle de ce grand défi à relever pour les interprètes de son ensemble. Alain Brunet a réalisé l’interview pour PAN M 360.

OR, ON APPRENAIT LE MERCREDI 28 MAI QUE L’ALTISTE FRÉDÉRIC LAMBERT ÉPROUVAIT DES ENNUIS DE SANTÉ, CE QUI OBLIGE LE QUATUOR MOLINARI À REPORTER À UNE DATE ULTÉRIEURE CE CYCLE DES 15 QUATUORS.

INFOS ET BILLETS

BALADOS SUR LES QUATUORS CHOSTAKOVITCH ANIMÉS PAR JEAN PORTUGAIS POUR LE STUDIO MOLINARI ICI

Inscrivez-vous à l'infolettre