L’équipe de PAN M 360 est très présente à la Virée classique, présentée par l’OSM. Sur le terrain, dans les activités gratuites et les concerts en salle, Alain Brunet, Alexis Desrosiers-Michaud et Alexandre Villemaire rendent compte de ce qu’ils ont vu et entendu aux évènements présentés à Montréal jusqu’au 18 août.
Après avoir interprété avec l’OSM le Concerto no 5 de Saint-Saëns, le pianiste Cédric Tiberghien remontait sur scène quelques heures pour un deuxième concert. Comme l’a présenté Marianne Dugal, deuxième violon solo associé de l’OSM, l’interprète mériterait une médaille pour son endurance tant les deux œuvres sont complexes et virtuoses, notamment le Concert op. 21 d’Ernest Chausson qui est de facture pianistique titanesque. Œuvre centrale de ce concert programmé dans l’intimé de la Cinquième salle, cette œuvre se distingue par son effectif peu commun : un piano, un violon et un quatuor à cordes. À mi-chemin entre la pièce de musique de chambre et le concerto, la forme ne paraît pas disproportionnée ou disparate à l’oreille, tant l’écriture de Chausson est fine, donnant la part belle à chacun des intervenants. Ce qui frappe et captive également, c’est le langage musical qui est déployé par le compositeur. Empruntant tant à l’esthétique française qu’au langage wagnérien, l’œuvre est d’une étonnante organicité dans des mouvements où apparaissent des thèmes folkloriques et un chromatisme dramatique. Dans le plus pur esprit d’une œuvre de Wagner, on est sur le bout de notre siège pour voir – et entendre – où l’harmonie va s’en aller. Tiberghien se démarque encore par son jeu clair et précis, son doigté raffiné et énergique et l’écoute attentive de ses partenaires de jeu, Dugal, (violon solo), Alexander Read et Richard Zheng (violons), Victor Fournelle-Blain (alto) et Anna Burden (violoncelle) qui ont tous offert une performance solide.
L’œuvre était précédée de la Sonate pour violoncelle et piano de Debussy et de l’Élégie de Fauré, interprétée par Anna Burden avec beaucoup d’élégance et d’intensité. Seul petit bémol, la balance provenant de l’amplification des micros n’était pas égale en fonction de la zone investie par les cordistes sur scène, de sorte que dans les passages solos, le son de Marianne Dugal et Anna Burden, semblait par moment étouffé.