L’équipe de PAN M 360 est très présente à la Virée classique, présentée par l’OSM. Sur le terrain, dans les activités gratuites et les concerts en salle, Alain Brunet, Alexis Desrosiers-Michaud et Alexandre Villemaire rendent compte de ce qu’ils ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 18 août.
La suite espagnole no 1, op.47 : V. Asturias, d’Isaac Albeniz, œuvre pour piano souvent adaptée pour la guitare classique et cette fois transformée en musique de chambre, était le premier des Paysages méditerranéens au programme. L’exécution très correcte nous a mis au parfum d’Obiora qui se produisait à la Virée classique pour une 3eannée consécutive, cette fois sous le thème de la Méditerranée.
Lamentation pour orchestre à cordes et percussion, la pièce Luctus Profugis a été composée par le Persan Karim Al-Zand et se voulait une véritable rencontre entre l’Occident et l’Asie centrale, berceau des musiques orientales. Opération réussie.
Les trois pièces suivantes étaient consacrées au soliste Joseph Tawadros. Œuvres conçues pour oud et ensemble à cordes, elles s’inscrivent dans cette approche d’hybridation de la musique classique arabo-égyptienne et de la musique classique occidentale. Les qualités de ces musiques se trouvent dans l’élan de l’accompagnement orchestral et dans la relation entre le soliste et l’ensemble. On aura observé que les défis techniques étaient particulièrement relevés dans la 3e pièce de Tawadros, Sleight of Hand.
Seul problème au programme jusqu’alors, un bébé et un enfant en très bas âge se sont mis à babiller et nous inciter à réfléchir de nouveau à leur admissibilité dans le contexte d’un concert classique en salle où le silence absolu est requis. Pour ajouter aux irritants, des sonneries de téléphone, ce qui a mené l’oudiste virtuose à nous dire de nous la fermer. Avec raison.
On nous avait prévenus que l’Ensemble Obiora évoluerait sans chef, sauf pour Souvenirs de Florence, à l’origine un sextuor à cordes en 4 mouvements composé par Tchaïkovski entre 1890 et 1892. Rafael Payare s’est ainsi amené sur scène pour nous rappeler son soutien fervent l’évolution du seul orchestre de chambre de ce niveau à représenter la diversité culturelle montréalaise.
Les applaudissements entre les mouvements sont toujours un indice de méconnaissance de certains auditoires, c’était le cas samedi à la Maison symphonique, voilà néanmoins la preuve qu’Obiora attire de nouveaux auditoires avec de tels répertoires hybrides. Qui s’en plaindra?
Quant à l’oeuvre elle-même, on dira que sa saveur méditerranéenne est assez discrète pour ne pas dire ténue, à peine perceptible aux 3e et 4e mouvements. Nous sommes plutôt en Russie avec quelques effluves venues du sud! Ce qui, visiblement, a été bien assimilé par les musiciens d’Obiora et du maestro Payare venu de nouveau à leur rencontre dans le contexte de la Virée classique.