En ce dimanche pascal, le Club Balattou a eu droit à un spectacle électrisant du groupe The TWO, un duo composé d’un Mauricien installé en Suisse, Yannick Nanette et d’un Suisse, Thierry Jaccard. Pour l’occasion, ils étaient en formule trio avec le batteur Loris Martenet, qui faisait également les chœurs avec Thierry. La plupart des chansons étaient tirées de leur plus récent album Sadela, qui signifie « ces deux-là », en créole mauricien, paru en 2023.
Durant le spectacle, Yannick et Thierry ont changé de guitares à maintes reprises, parfois au milieu d’une chanson, ajoutant l’harmonica de Yannick dans certains morceaux et un mini-triangle, rappelant les rythmes brésiliens. D’ailleurs, l’insertion de sega et maloya dans le concert n’a laissé personne indifférent.
Tout comme lors de notre entrevue quelques jours plus tôt, Yannick fait référence au créole qu’est le Québécois, « ce que vous appelez français mais qui est encore mieux que le français », ajoute-t-il.
Les pêcheurs, une nièce, les femmes, les personnes disparues, voici certains des thèmes abordés durant la soirée mais toujours en prenant leur temps. Les chansons s’étirent en longueur justement pour nous faire passer par toute sorte d’émotions, commençant par de la mélancolie, puis en crescendo vers la joie avant de redescendre en douceur. Le timbre de voix de Yannick contribue à cette atmosphère nostalgique que permet le blues, tandis que les chœurs de Thierry et Loris permettent une profondeur à leur univers.

Timide durant les premières chansons, le public a commencé à se dégourdir petit à petit avant de se laisser aller aux rythmes des instruments dont l’intensité augmentait. La salle prenait son rôle de chorale très au sérieux, suivant minutieusement les consignes de Yannick.
Ma chanson coup de cœur restera Lao, même si c’est Fam couma ou qui est restée dans ma tête depuis le spectacle.

« Est-ce qu’il y a des Mauriciens dans la salle ? Des Réunionnais ? Des Malgaches ? » demande Yannick entre deux chansons, à quoi quelques personnes ont répondu positivement mais ils n’étaient pas nombreux.
On a eu droit à un rappel même si l’audience en demandait plus. Le fait que le lendemain était un jour de congé, on ne voulait pas que la soirée s’arrête. Espérons que lors de leur prochain passage à Montréal, une plus grande communauté mauricienne, réunionnaise ou malgache sera présente pour découvrir ce duo original, qui apporte autant de douceur que de puissance, nous faisant passer de l’un à l’autre.
Crédit photo: André Rival