J’ai finalement vu l’hydre psychédélique du surf rock japonais, TEKE::TEKE, en concert lors du Taverne Tour. Depuis que j’ai déménagé à Montréal il y a trois ans, toutes les têtes pensantes m’ont dit d’aller voir TEKE::TEKE. Après l’avoir manqué quelques fois et avoir écouté leur dernier album, Hagata, je savais que le spectacle à guichets fermés allait être mémorable.
Dès l’entrée du groupe sur scène (avec un peu de retard, mais c’est ça le show business), j’ai su que nous allions en prendre plein les yeux. La première chose que j’ai remarquée, c’est qu’ils étaient tous impeccablement habillés : les guitaristes portaient ce qui ressemblait à des kimonos vintage, la flûtiste portait une robe et un bandeau argentés traditionnels, et la chanteuse principale, Maya Kuroki, portait des lunettes colossales à monture épaisse, des boucles d’oreilles orbes pendantes et une robe florale très voyante.
TEKE:TEKE a fière allure et, pendant l’heure qui suit, ils nous emmènent dans un voyage d’histoires de fantômes japonais qui sonnent comme la toile de fond d’un film de Tarantino endiablé. Comme l’équivalent sonore d’un étrange tsunami, chaque chanson prend de l’ampleur et se transforme en un tourbillon de rock n’ roll surfy. Le groupe est incroyablement soudé, échangeant des signatures temporelles bizarres comme si de rien n’était. Les projections du soleil rouge japonais en arrière-plan, des montagnes topographiques, des oiseaux de dessins animés, des oni et des kanji ajoutent au spectacle.
Je n’arrive pas à croire que ce groupe n’a que sept ans parce qu’il joue comme s’il le faisait depuis des dizaines d’années. Le rappel de Bankrobber des Clash, chanté en japonais, était également un bonus. Si vous aimez la musique live, c’est presque un mauvais service à rendre que de ne pas voir TEKE::TEKE en concert.
Un triomphe.