Dans la petite salle clairsemée du Rialto Hall, SAM.IITO (Samito), nous a fait découvrir jeudi soir son nouveau projet musical, intitulé Des-Dobramento (déploiement) et dont le thème principal est la honte.
Pour le Mozambicain d’origine, établi à Montréal depuis près de deux décennies, ce projet est un retour aux sources : après avoir oeuvré largement dans la sphère électro, ce musicien africain formé en jazz nous avouait en interview écouter aussi beaucoup de musique douce. Ainsi, il avait envie de rassembler toutes ces parties de lui dans une nouvelle aventure musicale.
Et le résultat sur scène est très prometteur, bien qu’inachevé. C’est SAM.IITO lui même qui l’a dit d’emblée au début du concert, et il a même demandé au public de lui faire des commentaires pour améliorer le tout. SAM.IITO ne fait vraiment pas les choses comme la plupart des gens, c’est ce qui le rend particulièrement attachant.
Ce voyage sonore nous emmène dans toutes sortes de textures musicales, de l’extrême douceur au dance party, avec des harmonies jazz intrigantes, avec l’aide du saxophoniste et claviériste Alex Ambroise, de la batteuse Salin Cheewapansri, de la violoniste Elsasosa Jousse et du bassiste Milla Thyme, également aux claviers.
SAM.IITO chante, la plupart du temps en portugais, et nous aussi des claviers. S’ajoute à cet assemblage des échantillons traités de chant choral, de discours prononcés ou d’instruments joués.
Si certains arrangements restent encore à parfaire, l’expérience globale est une des propositions musicales les plus achevées de Samito. La fusion de ses divers héritages musicaux nous fait flotter dans une bulle émotive. C’est à la fois savant et ludique, berçant et interpellant.
Des-dobramento est donc une œuvre en progression, inachevée, mais vachement intéressante. Souhaitons qu’on puisse bientôt assister à la suite de ce projet embryonnaire.