Pahua, de son vrai nom Paulina Sotomayor, est une DJ, productrice et compositrice mexicaine. Elle fait du folktronica, ce nouveau genre qui mélange sons traditionnels et musique électronique.
Son spectacle a été présenté avec beaucoup de retard, ce qui m’a fait rater une grande partie du récital du brésilien Luis Salgado, au Balattou, qui était par ailleurs très bon, dans un registre très différent.
Dès qu’elle arrive sur scène, Pahua enveloppe le public avec son sourire désarmant, son enthousiasme d’être parmi nous. Elle est entourée d’ordinateurs, mais aussi de percussions et de deux musiciens, un guitariste électrique et un percussionniste, tous les deux assortis d’énormes lunettes blanches.
Pahua compose, chante et est également percussionniste. Ce qui donne en concert une version plus percussive que celle de son premier album, Habita, paru fin 2023. Le groove s’est rapidement installé dans la place et une majorité du public s’est mise à danser. Un mélange de cumbia et d’autres rythmiques latino-américaines ont attisé le Ministère.
Les arrangements électroniques, mâtinés d’instruments traditionnels enregistrés, notamment accordéon, flûtes et trompette, ajoutent de la matière musicale au rythme. Il y a aussi des moments plus méditatifs, plus folk.
Paulina Sotomayor sait aussi chanter et y prend visiblement plaisir. En plus, derrière la scène, défile sans arrêt une vidéo qui décrit à la fois l’urbanité et la nature du Mexique et de l’Amérique latine.
Car, si Pahua est mexicaine et fière de l’être, on sent chez elle une volonté d’embrasser toutes les cultures latino-américaines. Elle va d’ailleurs, dans un projet futur, s’intéresser au baile-funk brésilien, nous a-t-elle dit en entrevue.
Sur son album Habita, elle a multiplié les collaborations avec des musicien-ne-s de tout le continent, du Costa-Rica au Chili. Elle fait partie d’un écosystème plus vaste de folktronica, qui gagnerait à être mieux connu chez nous.
Pahua est indubitablement une artiste mexicaine à suivre. Et le public du Ministère a semblé apprécier au maximum.