Dimanche vers 18h au Festival international Nuits d’Afrique, c’était au tour de Blaise LaBamba, artiste originaire du Congo-Kinshasa et installé à Montréal depuis 1999, de monter sur la grande scène extérieure. D’entrée de jeu, les intentions du récipiendaire du Syli de Bronze en 2022 étaient claires; LaBamba allait faire danser les gens présents sur des airs contagieux de rumba congolaise, zouk et soukous.
En spectacle, l’ancien membre du Big Stars du Général Defao est accompagné par de nombreux musiciens, danseurs et choristes. Les différentes propositions du Congolais sont agrémentées de guitare, batterie, claviers, synthétiseurs, percussions ainsi que de nombreux coups de sifflet. Ces derniers dictent les nombreux déhanchements des danseurs sur scène et gens présents dans la foule.
Le rythme effréné de la prestation a certainement su charmer l’impressionnant amas de festivaliers aux abords de la scène TD – Radio-Canada. En tapant des mains à de nombreuses prises, la foule a manifesté son appréciation des longues envolées instrumentales de Blaise LaBamba et sa formation. Difficile de demander une offrande plus festive pour lancer cette dernière soirée d’activité du FINA 2024.
Place à la cumbia avec Stephanie Osorio
Après s’être éclatés avec Blaise LaBamba, les amateurs sur place ont eu droit à une proposition plus douce et maîtrisée de la part de Stephanie Osorio, Colombienne et Québécoise d’adoption. Établie au Canada depuis 2010, l’autrice-compositrice-interprète roule sa bosse depuis plus d’une décennie et a récemment récolté le fruit de ses efforts. En plus d’avoir été sacrée « artiste féminine de l’année » aux Latin Awards Canada en 2022 et 2023, Osorio a brillé à l’international grâce à sa contribution sur la chanson thème de la populaire série américaine The White Lotus.
En mars 2023, elle a fait paraître Fruta del Corazón, son premier album solo au confluent de la cumbia, la pop, la folk et l’afro-latin. C’est d’ailleurs en grande partie des morceaux issus de ce projet qu’elle a fait découvrir lors de son spectacle.
Vêtue d’une longue jupe colorée, Osorio est en pleine confiance sur le plateau, maracas ou guitare dans les mains. À l’instar de LaBamba, la chanteuse est bien entourée; saxophone, basse, guitare, batterie, percussions diverses et flûtes se font bien bien sentir. Quelques minutes après son entrée, la Colombienne a comparé sa musique à un fruit. « Il y a beaucoup de saveurs et d’odeurs différentes dans ce que je fais », explique-t-elle.
Bien qu’elle puise une partie de son inspiration au cœur de ses racines carthaginoises, Osorio incorpore de nombreux éléments actuels à sa musique. Vers la fin de son passage sur la scène Loto-Québec, la chanteuse a offert un superbe moment a cappella. Admirative, la foule s’est tue, se laissant bercer par sa voix feutrée.
Sans flafla ni paillettes, Stephanie Osorio a su nous faire voyager là où il fait très chaud, définitivement plus qu’à Montréal en cette soirée de juillet.
Crédit photo: André Rival