Aucun autre média montréalais ne dispose d’autant de personnes pour assurer une couverture experte du Festival International de Jazz de Montréal. Nous sommes nombreux à parcourir le site extérieur et les salles de concert : Jacob Langlois-Pelletier, Frédéric Cardin, Stephan Boissonneault, Michel Labrecque, Varun Swarup, Vitta Morales et Alain Brunet vous présentent leurs critiques d’albums, leurs comptes rendus de concerts et quelques entrevues. Bonne lecture et bonne écoute !
Si vous étiez à portée de voix de la scène du Rio Tinto jeudi soir dernier, entre 8 et 11 heures, vous avez pu entendre le style très dansant de LA LOM. Après avoir écouté leur musique enregistrée plus tôt dans la semaine, j’étais curieux de voir comment l’expérience en direct se comparait. La soirée s’est avérée très animée, les membres du public dansant, se balançant et s’embrassant même tendrement lors des sélections plus lestes. Le tout pendant près de trois heures. Je qualifierais probablement cette première visite à Montréal du trio de Los Angeles de réussie.
Ce succès est certainement dû à la qualité du mixage des tambours et à la façon dont Nicholas Baker réussit à créer une section entière de percussions à lui tout seul. Baker utilise intelligemment une conga, une cloche de vache et une maraca en plus des pièces plus conventionnelles d’une batterie pour créer des rythmes intéressants, stylisés et pleins de sonorités. En outre, ses solos sont très dynamiques.
En ce qui concerne la dynamique, le reste du groupe n’est pas en reste, le mixage étant très percutant. (Une fois que la basse droite de Jake Faulkner s’est mise à fonctionner correctement). Il est primordial de sonner « gros » lorsqu’on joue en trio, et c’est peut-être encore plus important lorsqu’une grande partie du set repose sur de la musique de danse. Inutile de dire que je suis heureux qu’ils aient réussi cet aspect.
En outre, l’ordre des chansons était généralement efficace. Pour ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas danser, plusieurs chansons de cumbia de tempo et de tonalité similaires pourraient s’avérer ennuyeuses, et je suis donc heureux que quelques ballades et sélections de rock aient été intercalées stratégiquement. C’est à LA LOM qu’il appartient de déterminer la part de chaque élément qu’ils souhaitent ajouter, mais ils feraient bien de s’appuyer davantage sur l’aspect rock de leur musique. Zack Sokolow est un guitariste très compétent et lorsqu’il a eu l’occasion de se déchaîner, j’ai eu l’impression d’entendre un jeune Carlos Santana. (Un exploit que même le Santana actuel aimerait pouvoir réaliser davantage, je suppose). Sinon, il pourrait être intéressant de faire chanter Zack, qui a joué une nouvelle ballade dont la mélodie est jouée à la guitare, en l’absence de la chanteuse qui a prêté sa voix sur l’enregistrement.
Je pense que de telles stratégies ne serviraient qu’à les protéger de la critique selon laquelle leur musique est répétitive. Je ne nie pas cette critique, mais je ne vais pas non plus dans les boîtes de nuit pour me plaindre qu’il n’y a pas assez de chansons en 5/4. LA LOM est un groupe pour danser et parfois s’amuser, les auditeurs doivent donc s’attendre à ce que la musique serve cet objectif.
Cela dit, après le concert d’hier soir, je peux confirmer que LA LOM a donné un excellent spectacle et je pense que nous entendrons parler d’eux dans un avenir proche avec leur premier album qui sortira le 9 août. D’ici là, les voir sur la route et regarder leurs vidéos live stylisées devra nous tenir en haleine.