Aucun autre média montréalais ne dispose d’autant de personnes pour assurer une couverture experte du Festival International de Jazz de Montréal. Nous sommes nombreux à parcourir le site extérieur et les salles de concert : Jacob Langlois-Pelletier, Frédéric Cardin, Stephan Boissonneault, Michel Labrecque, Varun Swarup, Vitta Morales et Alain Brunet vous présentent leurs critiques d’albums, leurs comptes rendus de concerts et quelques entrevues. Bonne lecture et bonne écoute !
Julian Lage, Dave King et Jorge Roeder ont offert un spectacle exceptionnel jeudi soir au Théâtre Duceppe. Le trio a notamment montré à quoi ressemble l’interaction entre les instruments lorsqu’elle est réalisée à un très haut niveau. Pendant les quinze premières minutes, en effet, King a joué presque entièrement de manière linéaire, modelant son jeu de batterie sur les mélodies et les passages de cadence de Lage. À un autre moment, Roeder et Lage ont consacré une partie d’un morceau à jouer d’impressionnantes inventions ioniennes de haut en bas de leurs instruments en contrepoint. Il est parfois difficile de dire si ces moments sont improvisés ou bien répétés, mais dans tous les cas, ils montrent clairement l’alchimie entre les musiciens et peuvent donner lieu à des moments mémorables.
Lorsque le trio joue de manière plus conventionnelle (avec la walking bass et le feeling typique de la batterie), il ne brille pas moins. Leurs solos sur des changements d’accords avec des formes strictes les ont obligés à concentrer leur créativité sur la mélodie. Lorsqu’ils en ont eu assez, le groupe entier a même joué une section ou deux de free-jazz dense qu’ils ont ensuite juxtaposé avec des moments de ballades chatoyantes et des sélections de blues, y compris Northern Shuffle du dernier album de Lage.
En fin de compte, Lage, avec l’aide de ses musiciens et de sa telecaster, a offert au public une nouvelle nuit de musique éclectique et passionnante, comme il en a l’habitude.
photo credit by @victordiazlamich for FIJM