Sans effort, sexy et très sûr de lui, le duo électropop Snow Strippers, basé à Détroit, n’apporte rien de moins qu’une chaleur glaciale à ses prestations scéniques.
La chanteuse Tatiana Schwaninger trouve un équilibre délicieux entre une voix douce et féminine et un vavoum tonitruant, donnant vie à la dualité caractéristique des Snow Strippers en direct devant public. Vêtue d’un ensemble en crochet dépareillé, Schwaninger rappelle votre béguin de cour de récréation devenu adulte, nous entraînant sur la piste de danse par les cheveux à chaque sale morceau qu’elle entonne.
Certaines personnes pourraient être rebutées par l’utilisation par Snow Strippers d’instrumentaux de type YouTube, d’extraits sonores ringards et d’une ironie implacable. Mais pour moi, l’amour authentique pour cette musique brille tellement qu’on ne peut s’empêcher de s’y plonger, de s’enfoncer dans chaque moment musical vulgaire et indulgent.
Le DJ/producteur Graham Perez apporte un soutien incroyablement compétent aux voix. On dirait qu’il est devenu tellement bon en tant que DJ qu’il a commencé à rejeter tout ce qui est cool et subversif, s’abaissant au contraire au niveau de rythmes primitivement satisfaisants qui s’insinuent dans votre cerveau et refusent de s’en aller. Il a une présence maladroite, mais étrangement adorable sur scène, habillé comme un garçon de fraternité Gucci et tapant odieusement du poing sur la scène comme s’il venait de prendre une pilule à Ibiza. Aussi ennuyeux que cela puisse paraître, il est en fait totalement indispensable au set, contrepoids idéal à l’énergie féminine et sulfureuse de Schwaninger.
La musique des Snow Strippers est suffisamment bonne pour qu’ils ne fassent rien du tout là-haut, et pourtant ils jettent continuellement leur énergie intentionnellement kétaine en plein visage, apportant facilement les irrésistibles vibrations de leur performance – qu’on imagine aisément dans un club sombre, même en plein jour.