OSM | L’audace complice d’Andrew Wan et de l’OSM

par Rédaction PAN M 360

C’est une salle bien remplie qui a assisté mercredi soir à un concert présentant à la fois des classiques et de l’audace. L’OSM, depuis la scène de la Maison symphonique, a proposé un arrangement intéressant d’œuvres qui orbitaient autour du Concerto pour violon en ré majeur de Beethoven. C’était un concert qui jouait avec la forme conventionnelle. On avait du Beethoven, du Mozart, mais au lieu d’avoir Haydn pour terminer le triumvirat classique, on trouve du Bach et, surtout, du Webern! 

La première partie s’organisait comme une démonstration de la longue évolution de la musique de concert. Depuis la fin de la période baroque avec l’Offrande musicale de Bach (composée en 1747), on passe par la très classique, mais toujours plaisante et délicieuse, symphonie selon Mozart, dans ce cas-ci la Symphonie no. 35 en ré majeur, souvent appelée Haffner, composée en 1782. La première partie se termine par la Passacaille de Webern, composée en 1908.

Cette œuvre est en quelque sorte le joyau caché de ce programme. La première œuvre publiée de ce compositeur, elle puise à la fois dans la tradition classique et présente une ouverture vers un nouveau langage musical. Pas tout à fait atonal encore, ce langage se traduit par une exploration particulière des timbres, de l’harmonie et de la structure de la mélodie. Alors que le Bach (arrangé par Webern, à noter) présentait la composition typique de la mélodie et que le Mozart en démontrait la maîtrise intuitive et charismatique, la Passacaille ouvre la boîte de Pandore en exposant les possibilités. Plus grave et plus intense que les autres pièces au programme, cette œuvre est certainement plus marquante et on se réjouit de la voir occuper une place si importante au programme.

L’orchestre a relevé à merveille les défis que les œuvres lui ont proposé tout au long du concert. Les cordes étaient à l’honneur, avec un jeu impeccable et une finesse admirable pour des œuvres assez variées. Il faut aussi saluer la qualité des bois et des cuivres qui étaient notamment à l’honneur durant une oeuvre de Bach assez exigente. L’exécution virtuose du Webern a probablement subjugué plusieurs membres du public, surtout que l’intensité de l’œuvre se mariait avec la nouvelle image fougueuse de l’OSM et de son chef Rafael Payare.

Après l’entracte, il était temps de mordre dans la pièce de résistance du concert. Andrew Wan nous a offert une version mémorable de ce Concerto pour violon en ré majeur. On peut constater toute l’assurance et la qualité technique du premier violon de l’OSM, ici soliste, surtout à travers les longues parties solos du concerto. On savoure les notes qui semblent si précieuses entre les doigts virtuose de Wan. À travers toute l’œuvre, on sent une continuité remarquablement équilibrée, même à travers les modulations et les passages entre les sections. On admire l’apparente complicité entre l’orchestre et son premier violon. On aurait peut-être aimé voir Wan prendre un peu plus de place sur scène, notamment dans le volume et dans la prestance, mais on ne peut critiquer son interprétation irréprochable.

Première étape du voyage Beethovenien de l’OSM, il sera possible de réentendre le concert ce soir, jeudi 26 octobre à 19h30. Également, l’OSM présentera la Symphonie no. 7 dès le 8 novembre. Pour plus de détails, visitez la page des concerts à venir de l’OSM.

Crédit photo : Gabriel Fournier

Tout le contenu 360

Maria Gajraj : une bouffée d’air frais dans le monde de l’orgue

Maria Gajraj : une bouffée d’air frais dans le monde de l’orgue

Maria Gajraj – Exhale

Maria Gajraj – Exhale

Chanson québécoise franco | Louis-Dominique Lévesque se souvient

Chanson québécoise franco | Louis-Dominique Lévesque se souvient

Stéréo Africa Festival – Entre Masterclass et sessions Unplugged

Stéréo Africa Festival – Entre Masterclass et sessions Unplugged

FIMAV | Érick D’Orion, randonneur d’installations sonores

FIMAV | Érick D’Orion, randonneur d’installations sonores

Envoûtante Croatie chorale au Centre des musiciens du monde

Envoûtante Croatie chorale au Centre des musiciens du monde

23e Piknic Electronik: Tout sur la programmation de mai !

23e Piknic Electronik: Tout sur la programmation de mai !

Grand Piano – Mathieu Boogaerts

Grand Piano – Mathieu Boogaerts

Viviane Audet – Le piano et le torrent

Viviane Audet – Le piano et le torrent

Tigran Hamasyan – The Bird of A Thousand Voices

Tigran Hamasyan – The Bird of A Thousand Voices

Oklou – Choke Enough

Oklou – Choke Enough

Bryan Cheng et l’OSL invitent à la découverte

Bryan Cheng et l’OSL invitent à la découverte

Nouvel Ensemble Moderne : un vif éloge aux textures réussi

Nouvel Ensemble Moderne : un vif éloge aux textures réussi

Stéréo Africa Festival – Ali Beta, le troubadour qui fait de l’afro-jazz

Stéréo Africa Festival – Ali Beta, le troubadour qui fait de l’afro-jazz

Blair Thomson, arrangeur de Half Moon Run pour l’OSM: chapitre 2 !

Blair Thomson, arrangeur de Half Moon Run pour l’OSM: chapitre 2 !

Finale des 29e Francouvertes: Muhoza et sa troupe ont conquis le public et le jury

Finale des 29e Francouvertes: Muhoza et sa troupe ont conquis le public et le jury

FIMAV | Sleepytime Gorilla Museum, au musée de toutes les secousses

FIMAV | Sleepytime Gorilla Museum, au musée de toutes les secousses

Deerhoof – Noble and Godlike in Ruin

Deerhoof – Noble and Godlike in Ruin

A Place To Bury Strangers sur la construction d’armes soniques et les spectacles qui ressemblent à des accidents de voiture

A Place To Bury Strangers sur la construction d’armes soniques et les spectacles qui ressemblent à des accidents de voiture

Apolline Jesupret – Bleu ardent

Apolline Jesupret – Bleu ardent

Alison Luthmers – Johann Helmich Roman : Assaggi for solo violin

Alison Luthmers – Johann Helmich Roman : Assaggi for solo violin

Concordski – Salon des arts ménagers

Concordski – Salon des arts ménagers

Salon des arts ménagers de Concordski, rétro-futuriste et légèrement décalé

Salon des arts ménagers de Concordski, rétro-futuriste et légèrement décalé

Stéréo Africa Festival, vu par la Montréalaise Saphia Arhzaf

Stéréo Africa Festival, vu par la Montréalaise Saphia Arhzaf

Inscrivez-vous à l'infolettre