Une partie de la communauté brésilienne montréalaise attendait avec impatience Mateus Vidal, ex-chanteur et percussionniste du légendaire groupe de Salvador da Bahia Olodum, sur la scène gratuite extérieure de Nuits d’Afrique sur l’espace tranquille. Sauf que les orages intenses de cette fin d’après-midi torride ont retardé le spectacle et ont mis la foule à l’épreuve.
Mateus Vidal habite désormais Montréal avec sa famille. Il a monté un nouveau groupe baptisé Axé Expérience, qui fait un mélange de musique axé et de samba-reggae. Les deux genres ont été popularisés dans les années 80, mélangent la samba, les percussions africaines et les beats jamaïcains. Ce sont des rythmes surnommés « afro-brésiliens », d’où leur présence tout-à-fait légitime aux Nuits d’Afrique.
Mateus Vidal ne s’est pas laissé décourager par les éléments. Avec sa section de trois percussionnistes, accompagnés d’un bassiste, d’un claviériste, d’un guitariste et d’un saxophoniste-flûtiste, il s’est démené sur la scène en chantant et sautant. Au bout de dix minutes, le soleil apparaissait, pour, au bout d’un autre 10 minutes, disparaître sous la pluie.
Nous avons alors vécu un moment magique, malgré les intempéries: pendant que Mateus Vidal se déplaçait d’un côté à l’autre de la scène, quelques dizaines de parapluies faisaient la même chorégraphie. D’autres continuaient de danser sous les grands parasols, ou à l’air libre malgré la pluie.
Le public trop parsemé était en grande majorité brésilien, de toutes générations. Les sourires étaient abondants, en dépit des circonstances. Je me permets quand même de questionner le choix du Festival de programmer une célébrité afro-brésilienne à 17h, pour une durée d’une heure. Mais la programmation d’un festival comporte toujours des aléas.
Mateus Vidal a visé large dans son spectre musical, reprenant des grands succès comme Bahia de Gilberto Gil, en mode samba-reggae et des pièces d’Olodum, entre autres.
Puis, la guigne s’est encore acharnée: le système de son est tombé en panne. Qu’à cela ne tienne: le groupe a poursuivi uniquement avec des percussions, ce qui a fait réapparaître le soleil et créé un autre moment magique.
Magie et imprévu! Il arrive parfois que ça opère. Il reste tout de même à souhaiter que le nouveau Montréalais et son nouveau groupe puissent profiter d’une meilleure fenêtre pour que les gens d’ici, Brésiliens ou non, puissent mieux l’apprivoiser et danser sur sa musique.
Crédit photo: André Rival