Brésil

Norté tropical | Un bout de Bahia au Théâtre Plaza

par Sandra Gasana

Il faisait peut-être chaud dimanche à Montréal en ce mois de mai, mais ce n’était rien comparé à la chaleur qui se dégageait de la troisième soirée de Norté Tropical, une célébration afro-brésilienne au Théâtre Plaza.

Cet événement présenté par Traquen’Art, une OBNL qui œuvre dans la production et la diffusion de spectacles, a mis la barre haut cette année mettant en vedette nul autre que Mateus Vidal, l’ex-chanteur du groupe Olodum.

Installé à Montréal depuis deux ans avec sa famille et après une pause dans sa carrière artistique, l’appel de la musique n’a pas tardé à se faire entendre. Il s’entoure alors d’artistes de la scène culturelle brésilienne pour créer son tout premier house band montréalais. Pour marquer le coup, le groupe Tdot Batu de Toronto est venu rajouter la touche percussive à la soirée, sous la direction du Mestre Patricio Martinez.

En parfaite forme physique et vêtu d’une camisole à paillettes rouge vif, Mateus Vidal est monté sur scène, le sourire aux lèvres et débordant d’énergie. Devant un public majoritairement brésilien, il a monté le niveau d’énergie d’un cran dès la deuxième chanson, Vem meu amor, un classique d’Olodum. Le chanteur était accompagné par l’artiste chilien Akawui, passionné de culture brésilienne, et Diogo Ramos aux chœurs, avec la participation de la batteuse Lara Klaus sur certains morceaux. Egalement de la partie, nous avions le guitariste bahianais Daniel de Oliveira Lage, Luiz Antônio Pereira à la basse et l’Ivoirien David Mobio, aux claviers.

« Je suis juste en train de commencer là, mais on a besoin de votre énergie », lance-t-il à la foule en portugais, tout en agitant les mains.

Diogo, également l’invité de Mateus, a rehaussé l’énergie dans la salle avec ses deux hits Gamela  mais particulièrement avec  Cabaça. Amorcé avec un berimbau joué par le Mestre Patricio Martinez qui avait des allures cérémoniales, c’est plutôt l’aspect funk de la chanson qui a plu à l’audience. « Le berimbau représente la libération et c’est l’instrument qui précède la calebasse », explique Ramos, avant d’entonner sa plus récente chanson.

Par moments, on avait l’impression de déambuler dans les rues de Pelourinho, à Salvador, et d’entendre les rythmes du groupe Olodum. Les artistes ont réussi à recréer cette atmosphère même à des milliers de kilomètres de là, notamment avec les morceaux  Requebra et Mal Acostumado dont la foule connaissait toutes les paroles.

« J’avais dit que j’allais parler français. Vous m’excuserez, c’est la nostalgie de mon pays. Je vais essayer de parler français », partage l’artiste, entre deux chansons. Et c’est ce qu’il tente de faire à quelques reprises durant la soirée. 

Vient ensuite le tour d’Akawui, directeur artistique de la soirée mais également invité de Vidal, d’animer la foule à son tour. Et c’est ce qu’il fait avec Ziriguidum, où il fait monter trois personnes du public pour une chorégraphie mêlant simultanément des mouvements de hanches et de bras. 

« J’ai toujours aimé la musique brésilienne mais je trouvais que le samba-reggae et le axé n’étaient pas assez connus ici », affirme Akawui. De temps en temps, Mateus allait se joindre au Tdot Batu, au grand plaisir du Mestre, et ensemble ils dégageaient une énergie électrisante.

Il rend hommage à sa ville natale dans Prefixo de verâo et Baianidade nagô et invite le grand percussionniste Vovô Saramanda, également originaire de Bahia, pour venir clôturer la soirée haute en émotions.

Seul bémol, le théâtre Plaza aurait pu être encore plus bondé pour accueillir une légende telle que Mateus Vidal. Cela dit, le fait que ça tombait une longue fin de semaine a sûrement eu un impact. Mais ce n’est que le premier show officiel de cette icône de la musique brésilienne à Montréal, on peut parier que les prochains seront à guichets fermés.

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