Totalement Sublime, pop ambiante et infusion de synthés
Pour démarrer en force la première soirée de showcase au Ausgang Plaza, M pour Montréal a donné le micro au groupe électro-pop francophone, Totalement Sublime. Auparavant un duo composé de Marc-Antoine Barbier et Élie Raymond, la formation est dorénavant un trio avec Thomas Bruneau Faubert qui s’y est greffé au fil du temps.
Élie joue de la batterie au fond de la scène, Marc-Antoine s’élance à la guitare et même au saxophone alors que Thomas est devant son synthétiseur. Ensemble, ils créent une musique planante qui tapisse tranquillement les murs de la salle. Les nappes de synthés se font bien présentes et enrobent le tout. Les deux membres originaux mélangent leur voix douces aux arrangements. Tous deux l’utilisent comme un instrument et on peine parfois à les entendre.
La répétition est au cœur de leur art et transporte le public dans une spirale sonore. Des effets de distorsion se font entendre ici et là, puis le public applaudi. Nul doute, le trio a su charmer les différents observateurs présents.
Kanen, jeune voix innue prometteuse
Directement après la prestation de Totalement Sublime, on change de côté de rue et de registre musical pour se retrouver au Théâtre Plaza afin de voir sur scène Kanen, cette jeune auteure-compositrice-interprète innue dont tout le monde parle. Il y a un peu plus d’une semaine, la jeune artiste de 24 ans a été sacrée « Révélation de l’année » et « Artiste autochtone de l’année » lors du 45e Gala de l’ADISQ. Voyons voir ce qu’elle propose!
Kanen transporte sa pop-folk de belle manière sur scène et le rendu dévoile une facette rock plus assumée. Les musiciens qui l’accompagnent sont excellents; la batterie et la guitare électrique sont prédominantes. Originaire de la communauté de Uashat Mak Mani-utenam près de Sept-Îles, elle alterne entre la langue de ses ancêtres et le français. Avec sa voix à la fois douce et puissante, Kanen connecte directement à son public grâce aux émotions qu’elle véhicule. On comprend rapidement tout l’engouement la concernant.
Mattmac, la résilience incarnée
Avec sa canne blanche, Mattmac, Matthews Monias de son vrai nom, monte sur scène et est guidé près du microphone. Originaire de la Première nation de Garden Hill au Manitoba, le rappeur de 23 ans est né aveugle. Ce qui est assez impressionnant, c’est qu’il crée de A à Z la quasi-totalité de sa musique, sans être un poil freiné par son handicap. Au cours des dernières années, il récolte les différents prix et roule sa bosse dans le monde du rap. Son histoire est inspirante et son courage se transpose dans ses textes.
Ses productions sont hip-hop & R&B et influencées par le rap américain. Mattmac propose un rap mélodique avec des couplets découpés au quart de tour. C’est lors des refrains qu’il est à son meilleur et réussit à faire chanter la foule. Il a terminé sa prestation avec Rez, son morceau le plus populaire inspiré par le titre Ghetto d’Akon.
La musique de Mattmac n’est pas révolutionnaire, mais il s’agit tout de même de chansons rap de qualité et on salue l’immense résilience de l’homme.
Photos a Camille Gladu Drouin