Brésil / samba

Les Gilsons ont conquis les cœurs des Montréalais

par Sandra Gasana

Avant l’entrée sur scène du trio qui fait fureur au Brésil, Gilsons, leur percussionniste Ricardo Guerra et leur trompettiste Osiel Junior s’installent d’abord avant d’accueillir José, João et Francisco Gil, sous les applaudissements d’un public majoritairement brésilien. Tous vêtus de bleus et de blanc pour l’occasion, les trois descendants de Gilberto Gil ont une complicité indéniable sur scène, ce qui rend l’atmosphère agréable d’emblée.

Ils débutent avec Pra gente acordar, qui figure dans l’album qui porte le même nom, paru en 2022. Au centre de la scène, Francisco qui chante la plupart des morceaux, avec José et João, parfois aux chœurs, parfois uniquement à la guitare et/ou à la basse. C’est fascinant de les voir interchanger les guitares tout au long du spectacle, une véritable chaise musicale mais avec les guitares. Ils enchaînent avec Algum ritmo, une collaboration avec Jovem Dionisio.

En fait, ils ne sont pas tous fils de Gilberto Gil, comme je pensais, mais seul José est le fils, tandis que João et Francisco sont les petits-fils du grand nom de la musique brésilienne. « Nous sommes contents d’être ici, pour la première fois au Canada », nous partage José, avant de poursuivre avec Vento Alecrim, tiré de l’album Varias Queixas, paru en 2018. Cet opus fusionne plusieurs styles tels que la samba, le rap, le funk, l’afoxé mixés avec de l’électronique.

Pour le morceau Vem de là, c’est José qui prend le lead cette fois-ci et les deux autres font les chœurs, tout en encourageant le public a chanté avec eux sur Devagarinho, sur laquelle ils ont collaboré avec Mariana Volker. La complicité de trois artistes est palpable tout le long du concert. Ils se taquinent, se parlent parfois à l’oreille en rigolant, se lancent des blagues à tout bout de champ.

Un autre morceau que la foule semblait apprécier, India, une collaboration avec Julia Mestre. C’est au tour de João de répéter à plusieurs reprises qu’ils sont contents d’être au Canada, qu’ils n’auraient jamais imaginé que leur musique les aurait amenés jusqu’ici, suivi d’applaudissements. 

Lorsqu’ils jouent les premières notes de Swing de Campo Grande, la foule se met à crier et à se trémousser aux rythmes de la musique. Idem avec Love, Love sur laquelle ils font chanter le public avec des lalalala sur fond de trompette délicieuse à l’oreille.

Ils alternent entre les deux albums, avec A voz, ou Proposta, qui contient des solos de João à tomber à la renverse. Ils ne pouvaient pas clôturer le show sans chanter Varias queixas, le tube qui a mis ce trio sur la map, comme on dit. 

Le rappel est arrivé très vite, sous les cris « Eu não vou embora » ou « Je ne m’en vais pas », de la foule qui tapait du pied, faisant trembler le plancher du National. Ils reviennent donc pour nous partager Um so, Duas cidades et Voltar na Bahia, en intégrant le cavaquinho de José, qui s’amuse aussi sur les percussions par moments, laissant les deux autres dialoguer avec leur guitare. Ils reprennent ensuite quelques classiques de samba, comme Alguém me aviso, de Dona Ivone Lara, au grand plaisir des spectateurs qui semblent apprécier le long rappel. Mon coup de cœur restera certainement João, dont la voix s’apparente le plus à celle de Gilberto Gil, et qui semble être le rebelle du trio. Et on aime tous les rebelles, n’est-ce-pas ?

La première partie a été assurée par une chanteuse brésilienne de Toronto, JØY Brandt, qui a partagé plusieurs de ses compositions originales avec le public, telles que son plus récent morceau Vem. Elle a aussi fait le plaisir de l’audience lorsqu’elle a repris la chanson classique d’Edson Gomes Árvore qu’elle a revisité en y mettant sa touche. Elle était accompagnée pour l’occasion par des musiciens tous originaires de Bahia, le percussionniste et batteur The Real WheresBaiano, Bernardo à la guitare et Luciano Vila Nova à la basse. Bien entendu, tout cela n’aurait pas été possible sans les Productions Showzaço, plus particulièrement Ulysses de Paula, qui nous ramène des artistes de haut calibre à Montréal depuis quelques années déjà. Entre Emicida, Zeca Pagodinho, Nando Reis et bientôt Jorge Aragão en août, il n’a plus besoin de faire ses preuves. Ce visionnaire est devenu un joueur clé dans la scène artistique brésilienne au Canada.

Publicité panam

Tout le contenu 360

Nuits d’Afrique | Manamba Kanté, une diva incontestable

Nuits d’Afrique | Manamba Kanté, une diva incontestable

Nuits d’Afrique | El Gato Negro, un félin pas comme les autres

Nuits d’Afrique | El Gato Negro, un félin pas comme les autres

Nuits d’Afrique 2025 | Un réacteur à fusion gnawa nommé Saïd Mesnaoui

Nuits d’Afrique 2025 | Un réacteur à fusion gnawa nommé Saïd Mesnaoui

Nuits d’Afrique 2025 | Sousou et Maher Cissoko : douceur et complicité

Nuits d’Afrique 2025 | Sousou et Maher Cissoko : douceur et complicité

Nuits d’Afrique | Las Karamba et leur salsa engagée

Nuits d’Afrique | Las Karamba et leur salsa engagée

Le féminin est pluriel au Festival d’opéra de Québec

Le féminin est pluriel au Festival d’opéra de Québec

Festival de Lanaudière | Une soirée chorale réussie pour Akamus

Festival de Lanaudière | Une soirée chorale réussie pour Akamus

Festival d’art vocal de Montréal | Former la relève en art lyrique, de la voix à la mise en scène

Festival d’art vocal de Montréal | Former la relève en art lyrique, de la voix à la mise en scène

Nuits d’Afrique | Soul Bang’s, le roi de l’improvisation

Nuits d’Afrique | Soul Bang’s, le roi de l’improvisation

Nuits d’Afrique | Tyrane Mondeny: l’étoile montante est arrivée à destination

Nuits d’Afrique | Tyrane Mondeny: l’étoile montante est arrivée à destination

Nuits d’Afrique | El Gato Negro, le son de la pop subtropicale

Nuits d’Afrique | El Gato Negro, le son de la pop subtropicale

Nuits d’Afrique | Glowzi, en mode soundsystem

Nuits d’Afrique | Glowzi, en mode soundsystem

Nuits d’Afrique | Mateus Vidal & Axé Experience, « uma festa » dans la flotte

Nuits d’Afrique | Mateus Vidal & Axé Experience, « uma festa » dans la flotte

Naomi – Un coin sombre pour danser

Naomi – Un coin sombre pour danser

Nuits d’Afrique | Les mamans du Congo x Rrobin : un pari réussi !

Nuits d’Afrique | Les mamans du Congo x Rrobin : un pari réussi !

Nuits d’Afrique | Less Toches: un mélange latino-montréalais à suivre

Nuits d’Afrique | Less Toches: un mélange latino-montréalais à suivre

Nuits d’Afrique | Le konpa à l’honneur avec Baz Konpa

Nuits d’Afrique | Le konpa à l’honneur avec Baz Konpa

Nuits d’Afrique 2025 | Saïd Mesnaoui : la fusion gnawa au coeur d’un artiste solaire

Nuits d’Afrique 2025 | Saïd Mesnaoui : la fusion gnawa au coeur d’un artiste solaire

Nuits d’Afrique | Blaiz a mis le « Fayah » sur la grande scène TD

Nuits d’Afrique | Blaiz a mis le « Fayah » sur la grande scène TD

Nuits d’Afrique | Loin d’une calamité, Mo’Kalamity a été une bénédiction

Nuits d’Afrique | Loin d’une calamité, Mo’Kalamity a été une bénédiction

Festival de Lanaudière | Paulus & Elias : Les oratorios de Mendelssohn interprétés par Akamus

Festival de Lanaudière | Paulus & Elias : Les oratorios de Mendelssohn interprétés par Akamus

Nuits d’Afrique | Sousou et Maher Cissoko : l’amour, de la kora et par la kora

Nuits d’Afrique | Sousou et Maher Cissoko : l’amour, de la kora et par la kora

Nuits d’Afrique | Sahad : l’étoile de Dakar brille sur le Balattou

Nuits d’Afrique | Sahad : l’étoile de Dakar brille sur le Balattou

Suzanne Vega – Flying With Angels

Suzanne Vega – Flying With Angels

Inscrivez-vous à l'infolettre