Hier soir à la Salle Claude-Champagne de la Faculté de musique de l’Université de Montréal avait lieu l’édition 2024 du concert Étoile Montante, concert mettant en vedette l’Orchestre de l’Université de Montréal (OUM). Cet événement a également permis à des étudiantes et étudiants solistes (Fiona Wu, piano et Catherine Chabot, flûte), cheffes (Lori Antounian et Marie-France Mathieu) et compositeurs (Edwin H. Ng et Luis Ernesto Peña Laguna) de briller sur scène. Une soirée haute en couleur et pleine d’interprétations à couper le souffle!
La première partie du concert mettait en vedette la création de l’œuvre Of breath, movement and boxing d’Edwin H. Ng, lauréat du Concours de composition de l’OUM en 2023. Il s’agit d’une pièce énigmatique, évocatrice et animée d’une énergie anxieuse. Les jeux de texture dans cette pièce sont particulièrement intéressants : on entendait le vent, par moments doux et mélodique, par moments percussif, ce qui faisait écho, en quelques sortes, à la glaciale température que le public avait dû braver pour assister à ce concert.
Et le public aura été récompensé! La deuxième pièce au programme, le Concerto pour piano no. 4 de Beethoven, interprété par Fiona Wu, 3e prix du Concours de concerto de l’OUM, était à couper le souffle. La pianiste interprète les passages les plus virtuoses avec légèreté, aisance et souplesse, tout en démontrant une force et une puissance remarquables dans les passages nécessitant une attaque plus forte. Les mélodies, qui passent d’une main à l’autre, sont toujours distinctement audibles. De plus, le jeu d’ensemble de l’OUM, le dialogue entre orchestre et soliste sont impeccables, et l’équilibre sonore est excellent.
Après l’entracte, le public assiste à une seconde création, soit celle de l’œuvre SAR de Luis Ernesto Peña Laguna, également lauréat du Concours de composition de l’OUM. Cette œuvre, qui contraste avec la première création, est tout aussi magnifique. Plus tonale, cette œuvre est remplie de mouvement, que l’on devine cyclique, puisque l’œuvre commence et se termine de manières similaires. Des sons filés et aigus aux cordes laissent place à de belles envolées mélodiques par le reste de l’orchestre. L’utilisation des percussions retient l’attention : parfois subtiles, elles sont toujours présentes, ajoutant une texture fort intéressante.
La soirée se termine avec une interprétation solide et convaincante de Conversations pour flûte et orchestre de Denis Gougeon, avec Catherine Chabot comme soliste. Cette œuvre se déroule sous le signe de la précision. Le son clair de la soliste remplit la salle sans effort, et elle attaque les passages rapides avec assurance et flexibilité. Pour sa part, l’OUM joue parfaitement son rôle d’accompagnateur, mais également d’interlocuteur (comme le titre de l’œuvre l’évoque). L’orchestre démontre une grande solidité et retenue dans le premier mouvement, plus lent, et est d’une grande précision dans les attaques et coupures dans le deuxième mouvement, plus percussif.
Il faut également souligner le travail remarquable des deux étudiantes en direction d’orchestre, qui ont su diriger ces œuvres exigeantes avec succès. Sur scène, il était manifeste que le plaisir et l’amour de la musique étaient au rendez-vous. Après une telle soirée, il ne faut pas s’inquiéter : la relève musicale est entre bonnes mains.
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