jazz brésilien / jazz-fusion

FIJM | Azimuth, jazz-fusion, brésilianité

par Michel Labrecque

Cinquante-deux ans après sa naissance, Azimuth s’est présenté au Gésu dans une forme spectaculaire et avait mis l’immense majorité des spectateurs dans sa poche dès la première pièce, tirée de son album récent Marca Passo, paru ce mois-ci.

Le groupe Azimuth est une légende au Brésil. Il a démarré en 1973, à Rio de Janeiro, jonglant avec la musique populaire brésilienne, le rock et le jazz. Au fur et à mesure des années, le trio est devenu de plus en plus jazz-fusion, sans jamais délaisser ses racines brésiliennes. 

Azimuth est une sorte de Weather Report brésilien, dans une forme différente: un clavieriste, un bassiste et un batteur. Précisons ici que, de la formation originale, il ne reste que le bassiste, Alex Malheiros, toujours très en forme malgré ses 78 ans. Kiko Continento officie aux claviers depuis 2015 et Renato Massa Calmon s’occupe de la batterie et des percussions. 

Les trois musiciens sont très soudés et offrent une musique à la fois complexe et festive, parfois un peu datée dans le temps à cause des claviers: un synthétiseur Korg, un piano électrique Rhodes et un orgue dont je n’ai pas identifié la marque. Kiko Contentino, le petit jeune de 55 ans du groupe, s’amuse comme un adolescent sur ses instruments, tout en étant très versatile.

Alex Malheiros manie sa basse avec intelligence, se servant à l’occasion du slap, mais pas avec excès. Dans ce genre de formation, la basse est plus qu’un instrument d’accompagnement, c’est un instrument essentiel, et le Brésilien moustachu sait aussi faire des solos. 

Rebato Calmon a soulevé le foule à plusieurs reprises avec ses solos de batterie. Personnellement, je le trouve meilleur quand il accompagne avec un grande virtuosité, mélangeant les percussions brésiliennes aux caisses et aux cymbales.

C’est du jazz-fusion de haute tenue. Mais les moments les plus délicieux et originaux sont survenus quand le groupe affichait sa brésilianité. Des harmonies vocales sans paroles, des sifflets, un trio de percussions, ces petites choses qui marquent une différence. Pour avoir vécu deux ans à Rio de Janeiro et écouté beaucoup de musique brésilienne, j’apprécie particulièrement. 

Je dis aussi souvent qu’avec ce genre de groupe virtuose, c’est lorsqu’il joue des ballades ou des morceaux lents qu’on constate vraiment la qualité. 

Dans le cas d’Azimuth, ce moment est arrivé lorsqu’ils ont entamé Last Summer in Rio, tiré de Marca Passo. Ils nous ont fait chanter tout en déployant leurs qualités d’improvisateurs. Et nous, les spectateurs, avons commencé à léviter. 

Le Gésu, quasi rempli, est demeuré dans cet état jusqu’à la fin. 

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