Dire que j’ai failli rater ce concert! À cause d’une erreur de ma part, mon nom n’avait pas été inscrit sur la liste des billets de presse pour Avishai Cohen symphonique. Malheur! Je m’étais résigné à cette malédiction quand un ange des communications Roy Turner (salut Flavie!!), associées au Festival, m’écrit pour me dire qu’un dernier exemplaire avait été trouvé pour moi. Un des plus beaux rattrapages de l’année et dont je me rappellerai, car ce concert du contrebassiste israélien, avec son trio et un orchestre monté pour l’occasion, était magnifique.
C’est un concert qui existe déjà depuis plusieurs années et que l’artiste tourne de temps en temps. Montréal a eu raison de l’importer pour une soirée à la Maison symphonique. La salle était pleine et le public a été bercé magiquement, comme dans un landau de velours, pendant près d’une heure et demie. Des chansons traditionnelles juives (ladinos, provenant des Juifs séfarades de l’Espagne médiévale), des compositions personnelles bien sûr et quelques standards bien tournés ont été savamment interprétés grâce à des arrangements riches en contre-mélodies et en épanouissements harmoniques du matériau de base.
Aucune roue n’a été réinventée, mais la magnificence du jeu orchestral et les quelques envolées improvisatoires raffinées de Cohen et ses compagnons, bien encadrées car un bateau symphonique est difficile à manoeuvrer dans la spontanéité, ont comblé les oreilles et le coeur de votre humble serviteur.
Presque pièce pour pièce, le programme était le même que celui donné ailleurs (voir le concert à la Philharmonie de Paris en 2016, ci-bas), et que l’on peut entendre aussi sur l’album Two Roses sorti en 2021 avec l’orchestre de Gothenburg en Suède. Le rappel final, et unique, de Montréal était un Nature Boy d’une rare tendresse. Le sort venait d’être jeté pour de bon, nous allions sortir de l’illustre salle envoûtés pour longtemps.