Le Festival Vibrations se tient chaque année à l’Université de Montréal et met en valeur sa Faculté de musique, autant ses étudiant.e.s que ses professeur.e.s. Hier soir, à la Salle Claude-Champagne se produisait le Big Band de l’Université de Montréal. Au programme, beaucoup de grands classiques de la musique jazz, tous tournant autour du Brésil. Pour l’occasion, l’ensemble recevait deux invités de marque, soit la chanteuse Catina DeLuna et le pianiste Otmaro Ruiz. Le Big Band est nouvellement dirigé par João Lenhari, qui a succédé cette année à Ron Di Lauro.
Le concert commence en force avec Canto de Ossanha, arrangé par Lenhari. Dès les premières mesures, on sent l’énergie débordante de l’orchestre, ce qui met bien la table pour les prochaines pièces, pour lesquelles les invités spéciaux entrent en scène. L’interprétation est précise et dynamique, et on admire les superbes contrastes de nuances présentés par les instrumentistes. Petit bémol cependant : le piano et la section rythmique sont si amplifiés que l’on peine à entendre parfois, ironiquement, toutes les notes d’accompagnement de l’orchestre.
Lorsque Catina DeLuna et Otmaro Ruiz entrent en scène, la soirée prend une nouvelle dimension. On se laisse transporter par la voix chaude de DeLuna, et on demeure au bout de son siège lors de ses improvisations vocales qui couvrent un large registre. Le jeu d’Otmaro Ruiz et lui aussi spectaculaire, et ses improvisations sont à couper le souffle. De plus, l’ensemble interprète plusieurs des arrangements du pianiste à l’occasion de ce concert. Comme interlude, le public a droit à un trio composé d’Otmaro Ruiz et avec Alain Caron (basse) et Paul Brochu (batterie) comme invités. Ce trio, qui a beaucoup tourné ensemble, interprète une composition de Ruiz et une autre de Caron avec une immense complicité.
Le programme, qui rend hommage à la musique brésilienne, est très bien construit. On reconnaît avec plaisir beaucoup d’orchestrations très intéressantes musicalement, dont beaucoup d’œuvres de Antônio Carlos Jobim. On passe habilement d’une pièce très rythmée à une œuvre plus introspective aux progressions harmoniques complexes et aux lignes mélodiques dépouillées. Le Big Band de l’Université de Montréal démontre par cette occasion sa grande polyvalence et sa musicalité remarquable.
Le Festival Vibrations se tiendra jusqu’au samedi 2 décembre. Des concerts auront lieu à plusieurs endroits à Montréal, et certains événements sont gratuits! INFOS ET BILLETS ICI!
Crédit photo : Denis Germain