Soirée attendue, ce samedi 20 juillet, à l’Amphithéâtre de Lanaudière : le jeune pianiste isarélien Yoav Levanon effectuait ses débuts avec la phalange montréalaise dans un concerto éminemment spectaculaire, le Tchaïkovsky. On nous le vante, ce jeune homme qui a débuté sur scène à 7 ans, rien de moins. L’entrée impériale des cors, absolument parfaits, laisse entrevoir quelque chose de posé, niveau tempo, mais dessiné avec attention. Puis arrive Levanon. Une certaine force dans le geste, certes, mais sans éclat particulier. Ensuite, des erreurs techniques parsèment le jeu, ici et là. On peut pardonner, bien sûr, si seulement c’est compensé par un investissement total et communicatif. Mais non, pas ici. On reste finalement bien calé dans notre siège, jamais soulevé par un souffle émotionnel qu’on attend en vain. Interprétation convenable sans plus, voire convenue. Levanon reprend vie on dirait, dans le rappel : très belle Campanella de Liszt, qui s’épanouit en gerbes de subtiles couleurs et délicates textures. L’OSM est, lui, superbe du début à la fin. Payare fait de son mieux pour habiller la chose. C’est presque un sans faute, un très court mais notable décalage rythmique des bois dans le 3e mouvement refuse une note qui aurait pu être parfaite. En deuxième partie, on attendait l’orchestre avec impatience dans le Scheherazade de Rimski-Korsakov, espérant retrouver une dose d’adrénaline que le piano de Levanon n’a pas su apporter précédemment. Côté coloris, c’est beau, très beau même. Payare tisse une toile adéquatement chamoirée, avec de belles et expressives nuances. Le jeu d’ensemble de l’orchestre est au rendez-vous, particulièrement chez les cuivres, vibrants et stentoriaux. Les bois pépient et virevoltent spectaculairement, les cordes sont moelleuses et chaleureuses en cette soirée un peu frisquette. Cela dit, des erreurs techniques assez ostentatoires sont commises chez quelques solistes dans des passages à découverts (trompette, cor). On n’est pas habitué. Pour d’autres heureusement, c’est plutôt du sublime : Andrew Wan, violon solo, divin, envoûtant de beauté sonore. De longues ovations du public ont confirmé la chose. Mathieu Harel également, absolument parfait dans ses solos de basson. Au final, peut-être pas la meilleure soirée impliquanr l’OSM, mais on sauve le match en deuxième demie.
période romantique